Conférence du FFS: le niet déguisé du FLN – Le Jeune Indépendant
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Nationale

Conférence du FFS: le niet déguisé du FLN

Conférence du FFS: le niet déguisé du FLN

C’est un revirement spectaculaire d’Amar Saâdani. Alors qu’il avait donné son accord de participation à la conférence sur le consensus national organisée par le FFS, en brandissant le seul préalable politique, à savoir la non-remise en cause de la légitimité des institutions élues, de la présidence à l’APN, voilà que le FLN se rebiffe d’une manière étonnante et inattendue en une semaine seulement.

Saâdani se dit, cette fois, prêt à participer, mais en posant trois autres conditions auxquelles la direction politique du FFS ne s’attendait pas du tout. D’abord, il estime que c’est au FLN de guider et de présider cette conférence en raison de son statut de parti majoritaire dans toutes les institutions populaires, ensuite de refuser à cette conférence les invitations à des personnalités nationales ou autres organisations (syndicats et associations), et enfin de se mettre d’accord sur la liste des invités des partis politiques et accessoirement sur l’ordre du jour. Bref, une série de « conditionnalités » qui n’est, en réalité, indirecte perçue que comme une façon de « dire non avec diplomatie ».

La barre est montée tellement haut que l’avenir même de cette conférence du consensus est hypothéqué, puisque dans le sillage du refus « poli » du FLN, d’autres partis politiques qui gravitent dans les sphères du pouvoir vont se montrer ragaillardis par cette position. Il est donc attendu que le RND suive le même chemin que le FLN, dès aujourd’hui, lors d’une rencontre prévue entre les dirigeants du FFS et le patron du RND Bensalah. Une position qui était déjà exprimée il y a quelques temps par le Mouvement populaire algérien de Benyounès.

Le MPA avait explicitement déclaré qu’il refuse tout dialogue avec ceux qui ont porté les armes contre le peuple algérien, ou les personnes qui ont soutenu le terrorisme. Position qui ne servait guère le FFS qui cherchait à rassembler le maximum de forces politiques nationales pour reconstruire un autre consensus national sur la base d’une entente et d’un accord mutuel.

Ce SMIG politique, républicain et démocratique risque bien d’être un rêve ou une illusion pour le FFS, puisque l’acceptation des nouvelles conditions de Saâdani changerait carrément toutes les données. Pour les analystes, il est clair que la sortie du FLN vise directement des personnalités comme Ahmed Taleb Ibrahimi, ou d’anciens chefs de gouvernement opposés actuellement à Bouteflika, comme Ghozali, Benbitour ou Sifi, comme elle peut être qualifiée également de niet total aux autres chefs politiques de l’ex-FIS, qu’ils soient de la tendance AIS et salafiste ou de la tendance dite « djazaâriste ».

De même que certains acteurs ou activistes sont automatiquement visés par cette condition du FLN, comme des avocats et militants des droits de l’Homme, des cadres de mouvements citoyens comme Barakat ou RAJ, voire des syndicats et des organisations de la société civile. Pour les observateurs, il est étonnant que ces personnes soient invitées à la Présidence par Ouyahia, chef de cabinet et chargé alors de lancer des consultations sur la révision de la Constitution, et que le FLN refuse de les associer à une conférence nationale aussi large qui n’est pas son initiative.

Le plus paradoxal dans cette démarche est de voir que le parti FLN, qui soutient aveuglément Bouteflika, se montre hostile à certains, quitte à « détruire » un projet de rassemblement national, alors que Bouteflika lui-même suggère et appelle à ce rassemblement. Récemment encore, le chef de l’Etat avait appelé l’opposition à participer à un autre cycle de dialogue sur la révision de la Constitution, en déclarant que ce chantier n’est pas destiné à un clan ou à servir le régime politique. Une bonne volonté qui fut rapidement refusée par la Coordination nationale des libertés et le Pôle du changement.

Pour les analystes, avec les nouvelles conditions du FLN, ce n’est pas seulement le projet du FFS qui risque de tomber à l’eau, mais c’est toute une bipolarisation politique et partisane qui se met en place avec ses ruptures, ses polémiques et ses glissements. Alors, qui a suggéré à Saâdani une pareille sortie, une semaine après avoir montré sa disponibilité ? En a-t-il mesuré la portée ? Est-ce un durcissement du pouvoir à l’encontre de l’opposition qui a décidé de lancer des marches et des sit-in à travers les 48 wilayas ? Faut-il croire encore en Saâdani ?

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