8 mars : la femme algérienne mieux nantie que les asiatiques et les africaines
Officialisée en 1977 par l’Organisation des Nations unies, la Journée internationale des droits des femmes couvre plusieurs événements, tant en Algérie qu’à travers le monde, avec comme objectif de célébrer les avancées des droits de cette frange de la société. Où en est-on en Algérie ? Quel est le thème retenu cette année ?
Au niveau international, l’ONU Femmes a défini le thème suivant pour le 8 mars 2022 : «L’égalité des sexes aujourd’hui pour un avenir durable». Ce thème rend hommage aux femmes et aux filles du monde entier qui mènent l’offensive quant à l’adaptation et la réponse aux changements climatiques et à leur atténuation, en faveur de la construction d’un avenir plus durable pour toutes les personnes.
Il est question d’instaurer l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, tout en tenant compte des différentes cultures de chaque groupe social, ethnique, et, par extension, les valeurs de chaque nation ou continent. Si les instances internationales évoquent des lois, des politiques, des programmes et des «services nécessaires» pour veiller à l’application effective de normes universelles, il n’en demeure pas moins que l’Afrique, en particulier, est loin d’offrir à ses femmes le minimum requis. Les conflits et les guerres à rallonge, le changement climatique et la baisse drastique du pouvoir d’achat rendent la femme très vulnérable.
Qu’en est-il en Algérie ?
La femme algérienne est aujourd’hui beaucoup mieux nantie que celle issue de nombreux pays afro-asiatiques et même latino-américains, où la gent féminine peine à mener une vie digne et décente. Comme il a été constaté par les organisations onusiennes et la société civile, l’ambition des institutions officielles en charge de la condition féminine en Algérie est en droite ligne avec les objectifs de développement durable tels que préconisés par l’ONU. «Notre feuille de route est de concrétiser sur le terrain la participation équitable des femmes à tous les aspects de la vie, en mettant l’accent sur les cinq domaines prioritaires tels qu’énoncés par la communauté internationale», soutient-on au ministère de la Solidarité nationale et de la Condition féminine.
Il s’agit, en effet, de renforcer le leadership des femmes et leur participation, de mettre fin à la violence à leur égard, d’intégrer les femmes dans tous les aspects des processus de paix et de sécurité, de renforcer l’autonomisation économique des femmes et enfin de placer l’égalité des sexes au cœur des processus de planification et de budgétisation au niveau national.
Une «capitaine» économique
Auparavant inexistant dans le monde des affaires en Algérie, l’entrepreneuriat féminin est aujourd’hui une réalité tangible. Selon une étude académique sur les femmes entrepreneurs en Algérie, réalisée par les professeurs Fatima Tahir Metaiche et Abdeslam Bendiabdellah de l’Université de Tlemcen, la femme algérienne est aujourd’hui présente dans nombre de secteurs économiques «bien qu’il reste beaucoup à faire».
Selon les chercheurs, on constate que les femmes managers, surtout dans le secteur tertiaire, représentent presque la moitié des activités, soit 44,4% du taux national. Elles sont présentes dans les prestations de service (informatique-internet-télécom, communication, relation presse, juridique-fiscal, audit-conseil-consulting…). Quant à l’industrie (ex : électronique, mécanique), elles occupent 13,9% du taux national, «ce qui est en soi un grand acquis».
Le secteur agroalimentaire occupe, quant à lui, le deuxième rang avec 22%. Même si l’enquête a révélé une faible présence de la branche industrielle, il semblerait que la tendance va de plus en plus vers la diversification des activités. Ainsi, les femmes activent non seulement dans les secteurs qui leur sont traditionnellement réservés, à l’exemple du textile, mais aussi dans d’autres secteurs investis ordinairement par leurs homologues masculins, notamment dans les TIC, l’agroalimentaire et la chimie plastique.
