Plafonnement des prix: la thérapie de choc? – Le Jeune Indépendant
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Nationale

Plafonnement des prix: la thérapie de choc?

Plafonnement des prix: la thérapie de choc?

Les autorités veulent en finir avec les augmentations injustifiées des prix de certains produits, et ce à travers un plafonnement des prix lorsqu’il s’agit de hausses déraisonnables des produits de saison. C’est une révision radicale de la réglementation régissant la commercialisation du produit national pour le citoyen qui est ordonnée par le président de la République, lequel a appelé à une «extrême vigilance» face à tout ce qui pourrait provoquer la pénurie.

 La hausse injustifiée et récurrente des prix de certains produits, notamment agricoles, notamment ceux de saison, est dans le collimateur des hautes autorités du pays. Présidant dimanche une réunion du Conseil des ministres, et après un exposé commun des ministres du Commerce, de l’Industrie et de l’Agriculture sur la veille sur la pénurie, le président de la République a donné des instructions fermes pour lutter contre le phénomène de hausse de prix.

Soulignant le fait que le citoyen doit être la préoccupation majeure de chaque fonctionnaire public, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a enjoint au gouvernement de procéder à une révision radicale de la réglementation régissant la commercialisation du produit national pour le citoyen, et ce à travers l’élaboration d’une loi consacrant un système de plafonnement des prix, via des décrets, lorsqu’il s’agit de prix déraisonnables des produits de saison.

 Le plafonnement des prix de certains produits s’inscrit dans le cadre des mesures visant la préservation du pouvoir d’achat des citoyens. Pour le professeur en économie, Brahim Guendouzi, le plafonnement des prix est instauré pour éviter la distorsion des prix, affirmant que cette dernière ne reflète pas la disponibilité des produits. Il doit concerner les produits agricoles locaux et ceux fabriqués localement, car ceux importés répondent à d’autres paramètres. Selon lui, il n’y a pas de raison pour qu’il y ait une distorsion des prix s’agissant de la production locale.

Pour ce qui des produits agricoles qui devront voir leurs prix plafonnés d’une manière périodique, d’autant qu’il s’agit de prix non raisonnables des produits de saison, le professeur en économie a tenu à souligner le fait qu’il existe des wilayas productrices et d’autres consommatrices, signalant un déséquilibre entre les différentes wilayas du pays. Les frais de transport et le nombre important d’intermédiaires, en l’absence de réseaux de distribution organisés, font que les prix connaissent une augmentation, d’où la nécessité de réguler, à même de contrôler des hausses des prix qui ne sont pas pour autant justifiées, selon M. Guendouzi.

L’application de cette mesure de plafonnement des prix sur le terrain n’est pas pour autant évidente. Le professeur en économie a, en effet, signalé un problème d’application de cette mesure. « La mise en place d’un système de coopératives peut donner des résultats sur le terrain », a-t-il estimé, affirmant que la dimension juridique peut poser un problème d’application.    

 Satisfecit de l’APOCE

 Le problème d’application de cette mesure a également été évoqué par le président de l’Association de protection des consommateurs El Aman, Hacene Menouar. Selon lui, la mesure de plafonnement des prix des produits agricoles principalement serait « une bonne chose quand elle sera appliquée sur le terrain ». Il a, dans ce sens, souligné la nécessité de réaliser une « cartographie agricole » qui permettra, entre autres, de définir les différentes productions et les quantités demandées. « On aura donc une offre équilibrée avec la demande, chose qui engendrera une stabilité des prix », a-t-il précisé, signalant l’importance de garantir l’intérêt des consommateurs et des producteurs en même temps.

 Pour sa part, l’Association de protection du consommateur et son environnement (APOCE) a salué les dernières décisions prises lors du dernier Conseil des ministres, relatives à la réservation du pouvoir d’achat des citoyens. « L’APOCE salue les décisions prises lors du dernier Conseil des ministres, relatives à la révision de la commercialisation du produit national, considérant que la protection du citoyen des prix injustifiés est la priorité des priorités », a indiqué l’association dans un communiqué.

Elle a exprimé sa conviction que « la mise en œuvre du système de plafonnement des prix périodique ou la détermination des marges bénéficiaires, avec un contrôle rigoureux des marchés et des produits essentiels, notamment alimentaires, agricoles ainsi que les médicaments, constituent une étape importante vers la réalisation de la stabilité et la protection du consommateur des pratiques avides ».

 Les orientations du Président, relatives à la régulation des opérations d’importation, ont également été saluées, sachant que le président de la République a ordonné de ne pas interdire l’importation des matières premières utilisées dans la production. « Cette mesure va promouvoir la production locale sans avoir d’impact sur les besoins des citoyens », a-t-on estimé. Le président de la République a, en effet, ordonné, lors de la réunion du Conseil des ministres, de ne pas interdire les opérations d’importation des matières premières utilisées dans la production et dans les industries vitales, précisant que le reste des opérations d’importation est soumis à une autorisation préalable.

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