Commerce avec la France : Alger répond aux allégations mensongères
L’Algérie a démenti, ce vendredi, les informations relayées par l’ancien ambassadeur français en Algérie, Xavier Driencourt, selon lesquelles les autorités algériennes auraient imposé des restrictions aux transactions commerciales entre l’Algérie et la France.
Le démenti algérien a été signifié à travers un communiqué de la cellule de communication auprès du Premier ministère, et répercuté par l’agence officielle.
« Suite aux allégations mensongères colportées par l’ancien ambassadeur de France à Alger, dans son délire haineux et coutumier à l’égard de l’Algérie, au sujet de prétendues mesures restrictives au commerce, la cellule de communication auprès du Premier ministre tient à apporter un démenti catégorique à ces informations erronées et totalement infondées », a indiqué le communiqué de la cellule.
Dans un tweet publié ce jeudi sur la plate-forme X, l’ancien diplomate français avait écrit que l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers (ABEF) aurait adressé une note aux banques interdisant les domiciliations bancaires avec la France à partir du 6 novembre 2024.
A ce jour, l’ABEF n’a adressé aucune note officielle aux établissements bancaires au sujet des transactions commerciales avec la France.
Ces rumeurs ont créé une véritable panique dans le milieu des affaires en France, faisant réagir les médias français qui s’interrogeaient sur les dessous de ces restrictions.
Ce même ancien diplomate est derrière une campagne anti-algérienne. C’est lui-même qui a évoqué, pour la première fois en mai 2023, la rupture des relations entre les deux pays, suggérant la révocation de l’accord franco-algérien de 1968 sur l’immigration.
Les propos de Driencourt mais surtout son livre sur l’Algérie ont alimenté pendant des mois le discours du courant extrémiste en France. Ce courant a été derrière des attaques racistes et xénophobes contre l’Algérie, son histoire et sa communauté établie en France depuis plusieurs générations. C’est d’ailleurs ce même courant, formé d’une large mouvance de l’extrême-droite, des nostalgiques de l’Algérie française et des radicaux anti-Algériens qui ont poussé le gouvernement de Macron à acter le rapprochement avec le Maroc, en dépit des accusations avérées d’espionnage, de chantage et de corruption des hommes politiques français par les services marocains.
Les relations entre l’Algérie et la France sont au cœur d’une tension diplomatique suite à la décision du président Emmanuel Macron de soutenir le plan d’annexion proposé par le Maroc pour le règlement du conflit colonial au Sahara occidental. En réaction, l’Algérie avait retiré son ambassadeur à Paris tandis que le président Abdelmadjid Tebboune a annulé une visite en France, prévue initialement à la fin du mois de septembre dernier.
Selon des chiffres fournis par des institutions françaises, les échanges commerciaux franco-algériens ont affiché une hausse de 5,3 % en 2023. Ils s’établissent désormais à 11,8 Mds EUR, contre 11,2 Mds EUR en 2022.
Cette hausse s’explique essentiellement par l’augmentation des importations françaises de biens algériens (+8 %, à 7,3 Mds EUR), portées par les importations d’hydrocarbures (+15,3 %, à 6 Mds EUR), lesquelles sont composées à 51,8 % de gaz naturel, liquéfié ou gazeux (+30,1 % à 3,1 Mds EUR) et à 48,2 % de pétrole brut (5,6 % à 2,9 Mds EUR).
Cependant, les exportations françaises vers l’Algérie sont stables, avec une très légère contraction de 0,5 % à 4,49 Mds EUR. Secteur traditionnellement important des ventes françaises en Algérie, les exportations de produits agricoles (276 M EUR en 2023), désormais cinquième poste à l’exportation, enregistrent une évolution négative (-73,1 %) par rapport à 2022.
Cette évolution est, en revanche, compensée par la bonne tenue, voire le net redémarrage, de la plupart des autres postes de vente français vers l’Algérie. Ainsi, les produits industriels, qui représentent désormais le premier poste d’exportations françaises vers l’Algérie, avec 41,7 % du total des exportations vers l’Algérie, ont connu une hausse de 20,5 % par rapport à 2022.
Les ventes d’équipements mécaniques, deuxième poste d’exportation, ont enregistré une augmentation de 16,9 % pour s’établir à 1 Md EUR. Quant aux matériels de transport, ils s’établissent à 863 M EUR (+21,8 % par rapport à 2022). Enfin, les produits des industries agroalimentaires enregistrent l’une des plus fortes progressions sur la période, de 33,6 %.
En 2023, l’Algérie a conservé sa place de second marché de destination des ventes françaises en Afrique.