Commémoration du 5 octobre 88 : Rahabi déplore le «silence» de l’Etat
L’ancien ministre Abdelaziz Rahabi, a déploré, ce qu’il a qualifié de «silence de l’Etat», lors du 32e anniversaire des évènements du 5 octobre 1988.
«L’Etat passe sous silence , encore une fois la commémoration des événements sanglants d’octobre 88. Il reproduit et entretient ainsi la politique du déni de vérité, héritage historique et marqueur identitaire de la culture politique dominante dans notre pays.» a déclaré mardi Abdelaziz Rahabi dans un post sur sa page Facebook.
L’ancien diplomate ajoute que «l’Algérie officielle, qui anime une campagne pour le projet constitutionnel qu’elle inscrit dans l’esprit de la continuité et de la pérennité de l’Etat algérien, occulte paradoxalement un événement fondateur du douloureux processus de démocratisation de l‘Algérie.»
Pour lui «l’occultation d’un fait historique avéré est un défaut de reconnaissance pour le sacrifice de plusieurs dizaines de jeunes algériens qui renseigne sur le manque de compassion pour la douleur des proches des victimes et dénote du peu de considération pour l’expression populaire politique.»
Faisant un parallèle entre le 5 octobre et le hirak du 22 février Rahabi estime que «les enfants d’octobre sont revenus en février 2019 et le cycle de la contestation populaire en Algérie ne s’apaisera qu’avec l’avènement d’une Algérie de justice, de liberté et de dignité.»
Il conclut en rappelant la responsabilité de l’Etat à son sens, «L’Etat doit reconnaître sa responsabilité politique dans la crise d’octobre 88 pour être le véritable vecteur de la réconciliation de l’Algérie avec elle-même, avec son histoire plusieurs fois millénaire et avec celle du temps présent. L’Algérie grandit en assumant son passé, son Etat en sortira plus crédible, plus fort et surtout plus humain.»