Commémoration de la 65e année de sa disparition: La personnalité fascinante du colonel Amirouche
Soixante-cinq ans après sa mort, les armes à la main, le colonel Amirouche Aït Hamouda fascine toujours. La fascination est telle qu’il est difficile de faire la distinction entre l’histoire et la légende de cet homme tombé au champ d’honneur aux côtés de son compagnon de combat, le colonel Si El-Houas, à Boussaâd, au cours de la journée du 29 mars 1959.
La vie de cet illustre personnage a été fortement évoquée, jeudi dernier, à l’occasion de la commémoration de la 65e année de sa disparition. Un événement organisé par la fondation portant son nom et dont la présidence est assurée par son fils Noureddine. Cet événement commémoratif s’est étalé sur deux jours.
La première journée a été marquée par une conférence au musée du Moudjahid de M’douha (Tizi Ouzou), dont le thème était la personnalité de cet homme ayant vu le jour à Tassaft-Ouguemoun, dans la commune d’Iboudrarène. Le conférencier a mis en exergue le côté militant et révolutionnaire du colonel Amirouche ainsi que ses profondes connaissances de la science militaire. Pour la deuxième journée, le premier rendez-vous a eu lieu au lieudit La Tranchée, à l’entrée du Tassaft Ouguemoun, place où il y a la statue d’Amirouche.
Il y avait une grande foule, parmi laquelle se trouvaient les autorités civiles et militaires, à leur tête le wali, Djillali Doumi. Le conseiller et non moins représentant du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, Hamid Lounaouci, était aussi présent à ce rendez-vous.
a famille révolutionnaire de presque toute la wilaya de Tizi Ouzou était également sur les lieux. Après la levée des couleurs par des militaires, l’étape suivante fut marquée par le dépôt d’une multitude de gerbes de fleurs au pied de la stèle. Le premier dépôt fut assuré par le groupe constitué du wali, du président de l’APW, Mohamed Klalèche, du représentant du président de la République, Hamid Lounaouci et de Nourredine Aït Hamouda.
Le deuxième dépôt fut exécuté par les membres du conseil de sécurité de la wilaya. Le troisième par le représentant de la wilaya 7 (Fédération de France). Les enfants de moudjahidine, les enfants de chouhada, des représentants de la société civile et tant d’autres personnalités, dont de nombreux premiers magistrats de communes, ont, tour à tour, déposé une gerbe de fleurs au pied de la stèle. La cérémonie a été clôturée par la Fatiha, lue par l’imam de la région, Cheikh Youcef.
La seconde partie de la cérémonie commémorative s’est déroulée dans l’espace de l’établissement hôtelier « les Trois C », où un gala a été animé par les artistes locaux. Takfarinas, dont le nom ne figurait pourtant pas sur la liste des chanteurs devant se produire, fit la surprise en montant sur scène avec sa guitare extravagante à deux manches.
Il convient de relever que les chansons interprétées avaient toutes trait à la guerre d’indépendance nationale, dont justement le colonel Amirouche. Avant le début du gala, le wali et le lieutenant de l’ALN et non moins secrétaire général de l’ONM de Tizi Ouzou, Si Ouali Aït Ahmed, ont pris la parole pour signaler, chacun, la grande dimension du colonel Amirouche disparu et de son compagnon, le colonel Si El-Houas.
Notons qu’à titre de reconnaissance pour ses grands mérites en tant que commis de l’Etat, Noureddine Aït Hamouda a remis un cadeau à Djillali Doumi : l’enregistrement de l’interrogatoire subi par feu Mustapha Ben Bouali des forces de sécurité coloniales. Un cadeau d’une très haute valeur documentaire.
Quant au moudjahid Si Ouali, connu aussi comme un chercheur en histoire, il a déclaré n’avoir vu qu’une seule fois le colonel Amirouche, le 12 octobre 1956. Il a raconté : « Cependant, dès l’instant où je l’ai vu, a-t-il témoigné, j’ai été marqué par sa personnalité. » Il a ajouté que le colonel Amirouche était un homme d’Etat, un grand stratège militaire et un humaniste. Jamais, sous son commandement, il n’y a eu le moindre dépassement ou un acte non admis par les principes de la guerre, notamment la torture du prisonnier de guerre ; ce qui n’était pas le cas chez les militaires de la France coloniale.
« Une fois, a poursuivi Si Ouali, l’ALN a fait 17 prisonniers militaires français dont un lieutenant. Le colonel Amirouche a non seulement traité le prisonnier selon la Convention de Genève, mais il a également autorisé le lieutenant à écrire à ses parents et au président de la République pour parler des bonnes conditions de sa détention et de l’état d’esprit de l’ALN ». Toutefois, les hauts responsables de Paris n’ont pas jugé opportun de répondre à ce lieutenant.
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