Colonisation: Macron réticent à faire des excuses
Le président français Emmanuel Macron semble réticent à l’idée que la France présente ses excuses officielles à l’Algérie pour les nombreux crimes odieux et les massacres de masse qu’elle a commis durant les 132 ans de colonisation, et ce sans oublier les 1,5 million de martyrs tombés au champ d’honneur durant la guerre de libération (1954-1962).
Le président Macron a fait cette déclaration au mensuel Jeune Afrique, publiée hier en réponse à une question sur le travail de mémoire engagé entre les deux pays et sur son attitude vis-à-vis du défi mémoriel posé par la guerre d’Algérie. Il affirme que «la France a fait énormément de gestes» et que le plus important est de «mener un travail historique et réconcilier les mémoires» plutôt que de «s’excuser».
«Au fond, nous nous sommes enfermés dans une espèce de balancier entre deux postures : l’excuse et la repentance d’une part, le déni et la fierté de l’autre. Moi, j’ai envie d’être dans la vérité et la réconciliation, et le président Tebboune a exprimé sa volonté de faire de même», ajoute-t-il, rappelant que l’historien Benjamin Stora doit lui remettre à la mi-décembre un rapport sur cette question.
Le président français, Emmanuel Macron, n’a pas tari d’éloges sur le travail que mène actuellement le président Abdelmadjid Tebboune. Le chef de l’Etat français a indiqué qu’il ferait «tout pour aider» le président Tebboune, qui est selon lui «courageux», afin que «la transition réussisse» en Algérie. «Je vous le dis franchement. Je ferai tout ce qui est en mon possible pour aider le président Tebboune dans cette période de transition. Il est courageux», ajoute Macron.
Il tient à préciser : «On ne change pas un pays, des institutions et des structures de pouvoir en quelques mois. Il y a eu un mouvement révolutionnaire, qui est toujours là, sous une forme différente. Il y a aussi une volonté de stabilité, en particulier dans la partie la plus rurale de l’Algérie. Il faut tout faire pour que cette transition réussisse. Mais il y a un facteur temps important.». Il affirme avoir, «à chaque fois, un dialogue de vérité avec le président Tebboune» mais «je ne suis jamais dans l’invective ni dans la posture du donneur de leçon. L’Algérie est un grand pays.
L’Afrique ne peut pas réussir sans que l’Algérie réussisse», se ressaisit-il, sachant que ses paroles vont être pesées et décortiquées en Algérie.. Interrogé sur le mouvement de contestation populaire du Hirak, il dit qu’il y a aussi des choses qui «ne sont pas dans nos standards et que nous aimerions voir évoluer», précise-t-il, sans détailler.
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