Colloque international sur l’Emir Abdelkader : L’héritage immuable d’un résistant humaniste
L’Émir Abdelkader, en plus d’être un héros national, fondateur de l’Etat algérien moderne, est une figure universelle incarnant les idéaux de liberté, de justice et de dignité humaine. C’est ce qu’a affirmé, ce samedi, Laïd Rebiga, ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit.
Dans son discours prononcé à l’occasion de l’ouverture du colloque international sur l’héritage historique et culturel de l’Emir Abdelkader, au cercle militaire de Beni Messous, Rebiga a affirmé que cet événement, organisé sous le haut patronage du Président de la République Abdelmadjid Tebboune, traduit l’importante considération accordé par le chef de l’Etat dans la mise en valeur des figures historiques de la patrie.
Ajoutant qu’en témoignage du profond respect pour cette figure emblématique de la résistance et du dialogue, le président a lancé deux initiatives majeures pour honorer la mémoire de l’Émir, en l’occurrence la production d’une œuvre cinématographique d’envergure internationale et l’édification d’un grand monument en son honneur à Oran.
Le ministre a affirmé que ces actions imposées par le chef de l’Etat reflètent sa volonté transmettre aux générations futures les valeurs de fierté et de dignité portées par ce héros national, tout en réaffirmant la place centrale de ses idéaux dans l’histoire et l’identité algériennes. Abordant l’héritage historique de l’Emir Abdelkader, Rebiga a souligné que son parcours est « un modèle de courage, de fidélité et de dévouement à la nation et à la patrie » face au colonisateur français. Selon lui, « c’est un phare dans l’histoire de l’humanité ». Il a ainsi rappelé que l’Emir a œuvré pour instaurer des principes modernes de droits de l’homme, se distinguant par sa tolérance et son ouverture d’esprit tout en respectant les opinions divergentes, dans une époque où la violence et le fanatisme dominaient.
Rebiga a également fait savoir que l’Émir a marqué l’histoire par sa capacité à allier résistance militaire et principes éthiques. Le ministre a ensuite évoqué la période de résistance de l’émir Abdelkader qui dura 15 ans contre l’occupation française, soulignant que celui-ci avait successivement défait les généraux ennemis dans plusieurs batailles et sites. Affirmant que « les colonisateurs ont constamment violé leurs engagements et continué à massacrer le peuple le peuple algérien ».
La trahison du Makhzen
Rebiga a évoqué, dans ce sens, que la guerre a duré longtemps, épuisant les ressources de l’armée de l’Emir face à la puissance croissante de l’occupation française. Mais l’Émir avait continué la lutte jusqu’à ce que son armée faiblisse à cause de la longue durée de la guerre, du manque de renfort et « de la trahison du Makhzen sous les ordres du roi Abderramane Ben Hicham qui a constitué une armée pour le combattre sur un autre front ». Il a enchainé en martelant : « Pourtant, l’Emir a triomphé à plusieurs reprises contre eux. Ces traîtres, qui ont renié leur sang et leurs devoirs envers leur nation, restent aujourd’hui des ennemis de l’unité nationale et de la patrie ». Toutefois, en dépit de cette sournoise trahison, l’Émir Abdelkader a su maintenir une résistance acharnée, illustrant sa loyauté indéfectible envers son peuple et son pays.
Par ailleurs, Rebiga a rappelé que « le peuple algérien a juré allégeance à l’Emir Abdelkader pour qu’il devienne le leader de la résistance et le fondateur de l’État algérien moderne ». Soulignant que cet État fondateur se distinguait par son éthique, par les lois qui le régissent et par les hommes chargés de les appliquer. « L’organisation de ses institutions exécutives, législatives et judiciaires, ainsi que de son armée, témoignent de la sagesse de son leadership et de sa vision pour un pays structuré et équilibré », a-t-il affirmé.
Rebigua a tenu à mettre en exergue que « l’engagement de l’Émir Abdelkader pour la liberté, sa lutte contre l’injustice et sa capacité à concilier guerre et dialogue restent aujourd’hui des références pour l’Algérie moderne ». Il convient de noter que ce colloque international sur l’émir Abdelkader, placé sous le thème : « Dans l’ombre des gloires de la nation : manifestations historiques, civilisationnelles et culturelles de l’émir Abdelkader », a été organisé à l’occasion de la célébration du 70e anniversaire du déclenchement de la Révolution de libération nationale et de la commémoration du 192e anniversaire de la Moubaya’a (Allégeance) à l’Emir Abdelkader.
Les intervenants au colloque ont souligné le génie de l’Émir dans la résistance contre la France coloniale, ainsi que ses valeurs humaines et spirituelles qui continuent d’attirer l’attention des chercheurs, historiens et acteurs culturels et politiques, tant au niveau national qu’international. La dimension internationale du colloque a, ainsi, été marquée par la présence de personnalités telles que Josh Bobby, maire de la ville d’Elkader aux États-Unis, et Kathy Garms, membre fondatrice du projet éducatif « L’Émir Abdelkader » et le président actuel de la Fondation internationale de l’Emir Abdelkader à Damas (Syrie), Mohamed Cherif Al-Souaf.
Ces intervenants ont souligné l’importance de l’Émir Abdelkader en tant que leader de la résistance, mais aussi en tant que figure humaniste ayant anticipé de nombreuses questions liées aux droits de l’homme. Aujourd’hui, alors que le monde fait face à de nouveaux défis liés aux droits humains et aux relations internationales, l’héritage de l’Émir Abdelkader apparaît comme une source d’inspiration inépuisable. Ses principes de justice, de liberté et de tolérance demeurent des valeurs fondamentales qui résonnent avec une actualité brûlante. Plus qu’une simple figure historique, l’Émir incarne des idéaux qui continuent de résonner profondément dans l’âme des peuples aspirant à la liberté, à la dignité et à la justice.