Collecte du plastique : Une alternative pour les jeunes chômeurs

La création de centres de tri de proximité et la récupération des déchets valorisables au niveau des centres d’enfouissement technique (CET) n’a pas eu l’effet attendu de la part des responsables du secteur, et ce à cause du manque d’implication de la part des citoyens, notamment les commerçants.

Toutefois, depuis quelques années, ce créneau, pourvoyeur d’argent mais pas suffisamment exploité par l’Etat, fait le bonheur de certains industriels activant dans le domaine, qui reçoivent quotidiennement des dizaines de quintaux de déchets plastiques collectés par des jeunes après une tournée à travers les points de collecte d’ordures ménagères. Mustapha, un jeune habitant la périphérie de la commune de Soumâa, a confié au Jeune Indépendant : « Je travaille depuis une année dans la collecte des déchets plastiques. Je fouille dans les bacs à ordures et je ramasse tout ce qui peut être revendu.

C’est difficile d’atteindre un quintal car les produits en plastique ne pèsent pas beaucoup. De plus, je ne suis pas véhiculé. » Il a ajouté : « Ceux qui possèdent des mini-camionnettes sont très chanceux, car ils ont largement de la place pour ramasser les déchets et atteindre 1 quintal pressé et mis en bac de 20 kg, qui est vendu entre 4 000 et 4 500 DA à des producteurs de plastique et des spécialistes dans le tri sélectif ».

Comme Mustapha, des jeunes sont aperçus, à travers les quartiers de presque toutes les villes de la wilaya de Blida, en train de fouiller dans les poubelles qui contiennent une grande quantité de produits plastiques, particulièrement en cette période estivale marquée par une grande consommation d’eau minérale et de boissons gazeuses.

Les bouteilles sont en effet les plus demandées. « Ils font le tri à la place de l’Etat », a dit un jeune homme. La direction de l’environnement, qui a installé dans les quartiers des bacs adéquats pour la collecte des déchets en carton et en plastique, n’arrive pas à inculquer cette habitude de tri sélectif aux citoyens. Vu le manque de moyens d’un côté et le désintéressement des citoyens de l’autre, cette opération est pour le moment un cuisant échec pour les responsables du secteur.

Ces bacs sont devenus une aubaine pour les collecteurs de déchets, qui trouvent les déchets triés et prêts à la vente. Ces jeunes ont confectionné des filets conçus pour ramasser une grande quantité de plastique. Ces déchets, qu’ils soient ménagers ou plastiques, sont une source d’argent convoitée par tout le monde.

Des pays développés importent même des déchets pour diverses utilisations. « C’est une source de revenus. Je fais vivre 6 personnes avec ce revenu. Je vends au particulier tout ce que je ramasse comme bouteilles et bouchons en plastique. C’est un métier très lucratif mais très fatigant et dangereux pour notre santé », a avoué Kamel, la trentaine. Les Centres d’enfouissement technique (CET), censés être la solution pour les déchets générés par la population de la wilaya de Blida, sont malheureusement dépassés par l’ampleur de la situation.

Des centaines de camions de collecte sont reçues quotidiennement et les scènes de saleté font encore l’actualité de la ville. Faute de tri sélectif et d’une stratégie réelle pour les déchets, ce sont des milliards de dinars et de devises qui échappent aux caisses de l’Etat. Le grand volume des déchets ménagers à l’échelle nationale représenterait une valeur commerciale de près de 40 milliards de dinars par an, avec une cadence de recyclage qui demeure toutefois très faible en comparaison avec son volume qui a atteint les 34 millions de tonnes par an.

En matière d’économie circulaire, il est l’un des principaux vecteurs du développement durable et de l’économie verte.