Coalition présidentielle : Partis et indépendants en concertation
Dans l’attente des résultats définitifs des élections législatives anticipées, les partis politiques et des candidats indépendants ont entamé des réunions et des concertations internes afin de se positionner d’abord au sein d’une coalition parlementaire dans la perspective d’accéder ensuite au nouveau gouvernement en adéquation avec la nouvelle configuration imposée par le scrutin largement boycotté par les électeurs.
Du côté du Mouvement de la société pour la paix (MSP), qui a obtenu 64 sièges, tous les regards sont tournés vers le conseil consultatif national du mouvement, qui tranchera, une fois les résultats définitifs rendus publics, sur la nécessité d’aller vers une alliance au sein de la prochaine Assemblée populaire nationale (APN).
«C’est au conseil consultatif national du parti que revient la décision de faire partie d’une alliance présidentielle ou autre au sein de l’APN. Mais il faut attendre l’annonce des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel pour faire le bon choix », a déclaré au Jeune Indépendant, le chargé de l’organique du MSP, Abdelali Hassani.
M. Hassani, qui a signalé la volonté du MSP de faire partie du prochain gouvernement, sans préférence quant à la nature des portefeuilles ministériels qui leur seront proposées, a précisé que leur « objectif est de participer à la mis en œuvre d’une bonne démarche qui aidera le pays à sortir de la crise économique à travers de réelles réformes qui permettront de mettre sur la bonne voie l’économie nationale ».
M. Hassani a notamment affirmé que le mouvement n’a pas encore été contacté par la présidence pour des consultations ou propositions.
Il convient de rappeler que, le président du MSP Abderazak Mokri, avait auparavant exprimé l’enthousiasme de son mouvement quant à un pacte rassembleur avec les différentes forces politiques, y compris celles ayant boycotté les législatives, et d’instaurer un climat d’apaisement, à commencer par la libération des détenus politiques.
Par ailleurs, et au moment où les responsables des formations politiques débattent encore pour déterminer la stratégie adéquate pour la prochaine étape, les indépendants ont été les premiers à choisir leur camps, en lançant, avant même l’annonce des résultats définitives des législatives anticipés par le Conseil constitutionnel, une alliance présidentielle au sein de la prochaine APN.
L’initiative, lancée par des futurs députés indépendants appartenant à la liste indépendante «Rassemblement El-Hisn El-Matine », envisage une coalition entre les indépendants et des partis politiques, dans le but de soutenir le président de la République dans les prochaines étapes, sous fond de crise économique et sociale qui menace le pays.
« El-Hisn El-Matine, qui a obtenu 27 sièges au titre des législatives du 12 juin, œuvrera à parvenir à un minimum de consensus avec les partis politiques à l’effet de composer un groupe de soutien au président de la République dans la gestion de la prochaine phase », a indiqué lors d’un point de presse à Alger, Yacine Merzougui, le président du « Rassemblement El-Hisn El-Matine ».
De son côté, Aissa Belhadi, président du Front de la bonne gouvernance (FBG), a estimé que cette initiative se veut «un terrain d’entente » entre son parti qui a obtenu trois sièges et les indépendants, ajoutant que «tous les efforts seront focalisés sur la préservation de la Nation et le renforcement du front national interne en vue de sauvegarder la stabilité du pays ».
Le président de la formation Sawt Echaab et du bloc d’indépendants lors du précédent mandat à l’APN, Lamine Osmani a, quant à lui, indiqué que ladite initiative contribuera à « l’émergence d’une nouvelle scène politique qui repose sur le dialogue responsable et le débat constructif, afin de changer les mentalités et mettre un terme au boycott populaire lors des prochaines échéances électorales ».
Dans le cas où les partis vainqueurs des législatives, et à leur tête le Front de libération nationale (FLN) qui a obtenu 105 sièges, parviennent à former une coalition parlementaire, l’Algérie se dirigera pour la première fois de son histoire vers un gouvernement issu d’une majorité parlementaire.
Selon des observateurs, la coalition parlementaire, qui doit avoir plus de 204 sièges et de laquelle sera issu le chef du Gouvernement, sera formée du FLN et de son allié traditionnel le Rassemblement national démocratique (RND) (avec 57 sièges), Front El Moustakbal (avec 48 sièges), Mouvement national El Bina (40 sièges) et notamment de quelques députés indépendants qui rejoindront l’un des groupes parlementaires de ces partis.
Il convient de rappeler que le taux de participation (23,03 %) a atteint le niveau le plus bas de l’histoire de l’Algérie, toutes élections confondues, selon l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).