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Culture

Clôture des journées du théâtre arabe: La pièce « Flouka » triplement primée

Clôture des journées du théâtre arabe: La pièce « Flouka » triplement primée
Les lauréats de la pièce "El flouka"

La pièce théâtrale « Flouka » (barque), écrite par Seifeddine Bouha et mise en scène par Ahmed Aggoune a été triplement primée mardi soir, lors de la clôture des premières journées du théâtre arabe de Sétif.

« El Flouka » traite le phénomène de l’émigration clandestine (El-Haraga) dans un registre dramatique mais surtout comique, a remporté le grand prix Hacene Belkired, le prix du meilleur texte attribué à Seifeddine Bouha et le prix de l’interprétation féminine octroyé à la talentueuse Sabrina Kouraichi pour son rôle Warda.

Produite par l’association Es-Sarkha de Skikda, « El Flouka » évoque dans un registre dramatique et comique, l’histoire d’un couple qui n’arrive pas à avoir d’enfants. Ils décident alors de prendre le large pour rejoindre l’Espagne, afin de bénéficier d’un traitement médical qui leur permettra de réaliser leur rêve de procréation. Mais ils vivront un enfer au milieu de l’océan. Un spectacle rythmé servi par une alchimie parfaite entre les deux comédiens et un dialogue bien mené.

De son côté, la représentation théâtrale « Mamlakatou el ichq » (le royaume de l’amour) du tunisien Lotfi Akermi, d’après un texte de Riad Smaali, a arraché le Prix de la meilleure mise en scène, le prix de la meilleure scénographie et celui de la meilleure interprétation masculine attribué à Elyes Laabidi. La pièce relève de la fantaisie historique et s’inspire de la chute de Grenade en 1492 marquant la fin de huit siècles de présence musulmane en presqu’île ibérique.

« Le royaume de l’amour », qui aborde en termes nuancés les situations politiques actuelles, est un plaidoyer pour l’amour, la tolérance et le respect de l’autre. C’est aussi un réquisitoire contre la folie du pouvoir, l’ivresse de l’oppression et le nationalisme aveugle.

Les autres pièces ont reçu les honneurs des organisateurs. Les participants aux quatre ateliers (écriture, mise en scène, scénographie et actorat) ont obtenu des attestations. La soirée de clôture a été également, marquée par la présentation de chansons de l’artiste local Fayçal Guergour, ainsi que la distinction des membres du jury composé d’Abir Aïssa de Jordanie, Djamel Kermin et Dalila Nouar d’Algérie, Faouzi Benbrahim de Tunisie et Khedoudja Sabir de Libye.

« Il est temps de soutenir l’art, la culture en Algérie »

Djamel Guermi, membre de jury de cette première édition, a affirmé au Jeune Indépendant : « Tous les festivals sont un ajout pour la scène culturelle algérien, il faut les conserver, car ils sont une opportunité pour les artistes algériens. Ils trouvent dans ces derniers, un espace où ils peuvent partager leurs idées et acquérir des expériences ».

Concernant cette première édition, Djamel Guermi dira : « Ce qui a rendu exceptionnel ces journées, sont les jeunes. Ils ont essayé de faire de leur mieux pour la réussite de cet événement, malgré les difficultés qu’ils ont rencontrées ». Expliquant : « C’était un défi de réaliser dans un court temps une telle initiative. Ils ont réussi à ramener des stars arabes, et invité d’autres pays ».

Le membre de Jury, qui est également le directeur artistique du Théâtre national algérien, appellera les institutions relevant de l’Etat à accompagner ce genre d’initiative. « À Sétif, l’assemblée populaire communale à aider et à contribué la réussite de cette manifestation. Toutes les mairies du pays doivent en faire de même, sachant que chacune d’entre elles dispose d’un budget culturel. Il est temps de soutenir l’art, la culture et le mouvement culturel en Algérie ». Il dira ensuite : « la première édition est passée, les organisateurs doivent se corriger pour les éditions avenirs ».

« Man aladhi j’aa bi houna » ou le quotient infernal d’une femme solitaire

Le monodrame égyptien « Man aladhi ata bi houna », écrit par Safa Al Billy et mis en scène par Abou Bakr Chérif, a été présenté plutôt, dans la journée, à la Maison de la culture Houari Boumediène.

Interprété par Asmaa Omar, la pièce relate que quotidien douloureux d’une jeune femme, face aux injustices familiales et sociales. Assise devant une machine de couture, elle écoute avec nostalgie, Abdelhalim Hafez, et raconte sa relation tumultueuse avec son patron, puis avec son époux. Une relation pénible avec le pouvoir politique aussi.

Alors qu’elle était enseignante dans une école, elle punit un de ses élèves, car il ne maîtrisait pas la langue arabe. Elle se retrouve licenciée et jetée en prison car le père de l’enfant est un homme haut placé. Elle a été accusée de faire de l’agitation politique, emprisonnée puis écartée de tous les postes.

A sa sortie de prison, elle voit toutes les portes se refermer. A cause de son casier judiciaire, personne ne veut l’employer. Même son mari la quitte, à cause de son obsession pour la langue et la poésie. Elle se crée alors un monde poétique, un monde intérieur, en s’exprimant à travers la couture. Un monde qu’elle déconstruit en découvrant qu’elle risque d’être une éternelle victime.



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