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Nationale

Chef d’état-major français : Impossible convergence sur la Libye

Chef d’état-major français : Impossible convergence sur la Libye

Le chef d’état-major des armées, le général d’armée Pierre de Villiers, a clôturé sa visite officielle en Algérie.

Rendue publique depuis quelques jours, cette visite n’en garde pas moins mille mystères quant aux objectifs visés par la France, bien décidée, désormais, à associer l’Algérie à son plan de charge régional.
En effet, la venue du chef des armées françaises en Algérie fait suite, comme tout le monde se plaît à le rappeler, à celle du ministre de la Défense au printemps dernier qui, lui-même, inscrivait son programme de travail dans le prolongement de la visite du président François Hollande à la fin de l’année 2012.
Un constat qui ne suggère aucune lecture pertinente si l’on oublie que les deux pays sont maintenant liés par un accord de coopération militaire nouveau, devenu justement opérationnel en décembre 2012 quand le président français venait confirmer le rapprochement stratégique entre les deux rives.
Une nouvelle étape dans la coopération entre l’ex-métropole et l’Algérie émancipée du joug colonial, alors que le sous-continent connaît de graves troubles contre la stabilité des Etats et la sécurité des peuples.

Credo contre l’ingérence

Il n’y a donc pas de hasard dans cette ponctualité politico-militaire. La France sait qu’elle ne peut se passer de l’Algérie dans le traitement de la crise sécuritaire régionale. L’Algérie entend coopérer avec la France selon son credo de non-ingérence dans les affaires des pays tiers, en privilégiant toujours le dialogue et la voie pacifique pour désamorcer les situations les plus périlleuses. Alger a démontré son attachement à ses valeurs diplomatiques tout au long de ces derniers mois, caractérisés par la rébellion au nord du Mali, la montée en puissance du terrorisme en Tunisie, le chaos en Libye.

On ne peut cependant occulter que la position du partenaire français n’est pas entièrement compatible avec l’approche algérienne. Au contraire, il semblerait que l’Algérie fait continuellement face à des velléités interventionnistes franco-occidentales, en ralliant, sans trop de difficultés, la plupart des pays voisins, bien conscients des dégâts du truchement des solutions extrarégionales dans la problématique de l’insécurité au Sahel, par exemple.

Le niet de Hammamet ?

On se souvient ainsi de la récente réunion de Hammamet. Les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays, dont l’Egypte, se sont alors alignés avec conviction sur la position d’Alger, franchement opposée à une intervention militaire étrangère en Libye. C’était au moment où les Etats-Unis préparaient, visiblement, une opération à laquelle la France voulait participer, d’une façon ou d’une autre, pour conserver cette « légitimité tirée de l’action », dans la perspective de dividendes économiques dès que la sécurité serait rétablie dans l’ex-Jamahiriya.
Il y a eu, depuis, la visite du chef de l’Africom, David M. Rodriguez, convaincu apparemment d’un autre agenda que celui que les officiels algériens lui ont présenté. Un agenda tablant sur la convergence des pays voisins de la Libye et où la feuille de route envisage une solidarité qui s’exprime par l’accompagnement sur le plan politique, avec un appui aux forces régulières libyennes et le dialogue entre les différentes tribus adossées aux milices en conflit.

Lamamra coupe court

Malheureusement, les dernières déclarations du ministre français de la Défense reviennent au dogmatique interventionnisme militaire français, aggravé par un atlantisme croissant depuis la fin de la « chiraquie », jusqu’à renchérir sur une solution belliqueuse quand les Etats-Unis semblent y avoir renoncé pour l’instant. Tactique d’alliés excités par la crise économique qui les frappe ou réelle divergence de puissances aux intérêts rivaux ?

Il est trop tôt pour le savoir, mais la complexité du cas libyen suppose une complexité des approches. On aura toutefois remarqué la dernière sortie du ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui a fermement réaffirmé qu’ »aucune intervention militaire n’était prévue en Libye ». Son ministre délégué aux Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, saura le rappeler au général d’armée Pierre de Villiers afin que la concertation franco-algérienne au sujet des questions régionales construise une paix durable au lieu du chaos actuel.

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