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Nationale

Chani : «Les avocats ne me servent à rien !»

Chani : «Les avocats ne me servent à rien !»

Juste après l’appel des causes qui a duré plus de 45 minutes, Me Belarif Mohand Tayeb, avocat du principal accusé, s’est approché du pupitre des juges et a sollicité la présence des trois officiers de la police militaire qui ont mené l’enquête préliminaire, le procureur de la République du tribunal de Bir Mourad Rais qui a donné l’ordre pour l’ouverture de l’enquête judiciaire et le juge d’instruction de la 9e chambre du pôle judiciaire du tribunal de Sidi M’Hamed ayant instruit l’affaire.

Invité pour donner son avis quant aux demandes formulées par l’avocat, le procureur général près le tribunal criminel, Ben M’Hidi Anouar, s’est opposé tout en estimant que « ces dernières ne sont pas fondées ».

Le président du tribunal criminel d’Alger Tayeb Hellali et ses deux conseillers, Hadj Mihoub Kamel et Ahmed Hammadouche, se sont retirés dans la salle de délibérations pour statuer en la forme.
Cinq minutes plus tard, ils font leur apparition dans la salle d’audience, et le président en charge de ce lourd dossier donne lecture de la décision. Ainsi, sans la présence des membres du jury, ils ont purement et simplement refusé toutes les demandes de l’avocat.

Le président du même tribunal clame en direction de l’avocat demandeur : « Le tribunal a jugé que la présence des trois officiers de la police judiciaire militaire Mani, Touil et Challal n’est pas indispensable ; il en est de même pour le juge d’instruction de la 9e chambre du pôle judiciaire du tribunal de Sidi M’Hamed, Ghazali Kamel et la même chose pour le procureur de la République du tribunal de Bir Mourad Rais muté à la cour de Tipasa, Talbi Farid ».

Dans le même contexte, Hellali Tayeb a jugé que les parties citées par l’avocat de Chani Medjdoub ne peuvent pas être entendues en qualité de témoins dans cette affaire.

Coincé par la décision prise quant à ses demandes, Me Belarif Mohand Tayeb a ensuite évoqué la violation de l’article 273 du code de procédures pénales.

Il dira que le parquet général et la partie civile sont tenus de présenter la liste des témoins aux mis en cause trois jours avant la tenue de l’audience, chose qui n’a pas été faite.

Me Belarif a par ailleurs affirmé que : « Dans le dossier, il n’y a aucun document qui précise que le procureur de la République a ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire. »

L’orateur a en outre déclaré que « plusieurs demandes d’extension de la mise en détention provisoire ont été faites par le procureur de la République. Ces dernières ont été effectuées le 2, 4 puis le 9 octobre 2009. »

Il a tenu à préciser qu’« il n’y a aucun document qui prouve que Chani Medjdoub a été présenté devant le procureur de la République du tribunal de Bir Mourad Rais, en dépit des trois perquisitions dans sa villa de Poirson à El Biar, et sa société sise à Hussein Dey « Oriflam ».

Il a fait savoir que son client est rentré sur le sol algérien le 16 septembre 2009 à bord d’un avion d’Aigle Azur sur vol reliant Alger-Paris et que sa disparition n’a été éclaircie que suite à une plainte qui a été déposée par son épouse en terre Luxembourgeoise et dans laquelle, cette dernière a déclaré que son mari « n’a plus donné signe de vie depuis son arrivée en Algérie et plus précisément à Alger ».

Me Belarif a déclaré que : « Suite à une correspondance du parquet de Luxembourg, son client a fait son apparition le 28 septembre 2009 après avoir subi des sévices dont il gardera des séquelles jusqu’à aujourd’hui ».

Appelé à la barre pour donner son avis sur le retrait de ses deux avocats notamment Me Wiliam Bourdon, le principal accusé a déclaré : « Mes avocats ne me servent en rien ! Je suis un algérien, j’ai investi 80 milliards de dinars dans mon pays pour recevoir en guise de reconnaissance des tortures.

J’ai informé le procureur général et le juge d’instruction mais malheureusement, ils n’ont rien fait ». Et d’ajouter : « j’ai vu mon neveu souffrir. Les services de sécurité m’ont malmené et maltraité tout au long de l’interrogatoire ! »

Il convient de signaler que le président d’audience a tout fait pour convaincre le principal inculpé pour lui constituer un avocat d’office afin de le représenter devant le tribunal criminel car, la loi lui interdit de comparaitre sans la présence de son conseil. Par ailleurs, il lui a fait savoir que la loi lui permet de désigner un membre de sa famille pour l’assister au procès.

En outre, le président chargé du dossier a refusé à Me William Bourdon de plaider en français pour la simple raison que la constitution algérienne oblige l’utilisation de la langue nationale. 



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