Championnats du monde-2023 de handball : Les Verts à la recherche de leur aura perdue

Le jour J est arrivé. Avec lui des questions lancinantes relatives aux dispositions d’un sept national rarement serein ces dernières années. Pratiquement en chute libre. Et ce n’est pas les résultats de la dernière CAN et les JM d’Oran qui nous démentiront. Avec quel visage et quelles ambitions défendront-ils leurs chances dans cette 28e édition du tournoi universel ? Difficile d’y répondre 

Domiciliée en Pologne (une autre partie de la compétition étant prévue en Suède), la sélection algérienne sait à quoi s’attendre en faisant son entrée dès ce vendredi face à un gros calibre de la discipline, la Serbie, avant de jouer le Qatar qui est loin d’être une mince affaire en sa qualité de champion d’Asie (un titre acquis face à de grandes nations) le 15 du mois en cours, puis l’ogre allemand, deux jours plus tard. Pas une mince affaire lors d’un tour préliminaire qui pourrait, sans être alarmiste mais connaissant les conditions particulières dans lesquelles la préparation a été menée et les turbulences qu’a connu la discipline dans notre pays, à la mission impossible.

Des problèmes en série et un vide sidéral avant l’élection d’un nouveau bureau fédéral conduit par la nouvelle présidente de l’instance, Karima Taleb. Qui aura pour charge (encore une autre mission impossible ?) de remettre notre jeu à sept sur les bons rails. A sa véritable place. Du moins dans le concert africain où d’autres écoles émergent et rendent la concurrence autrement plus compliquée pour nos représentants avec une hiérarchie au sommet en voie de remise en cause palpable.

Quelles chances et quelles ambitions pour une sélection abandonnée à son triste sort et éprouvant bien des difficultés à retrouver une aura perdue. Un prestige singulièrement terni. Depuis lundi, les poulains de Rabah Gharbi sont dans la capitale polonaise où ils ont pris leurs quartiers avant d’entamer les ultimes réglages avant l’heure (dans 48h00) de vérité. Mais auront, malheureusement, à compter avec une mauvaise, grosse surprise avec le forfait désormais officiel de leur capitaine Berkous, blessé lors d’un tournoi amical en Roumanie et qui a, dans la foulée, fait grandement défaut en Tunisie où l’Algérie, a donné la réplique aux Aigles de Carthage (deux défaites consécutives mais quelques satisfactions, l’équipe s’étant bien battue en retrouvant un semblant d’allant et s’inclinant avec les honneurs) et dont l’expérience des grandes manifestations manquera beaucoup à cause d’une cheville récalcitrante.

Que dire du dernier stage de Hammamet et, on le répète, avec quelles armes vont-ils lutter dans un Mondial-2023 autrement plus relevé que les récents JM et la CAN et les ratés alignés. Si l’on sait que la double confrontation contre les Tunisiens a pu servir dans la dernière droite avant le voyage polonais, on ne peut qu’émettre des craintes lorsqu’on sait que les Verts, lors de la dernière édition en 2012, sont revenus au pays avec un tout petit succès dans les bagages.

Trop peu, somme toute, pour espérer un meilleur sort, le fossé avec les grandes écuries mondiales s’étant irrémédiablement creusé, la comparaison ne s’imposant pas. Ou plus. C’est malheureusement le verdict froid et sans rémission rendu par la Fédération internationale de handball (IHF), qui, dans un récent article consacré justement à notre sept national et de la situation de la petite balle dans notre pays, parle de net recul lors de la dernière décennie. Pour preuve, dira-t-elle, « l’Algérie, qui figurait parmi les meilleures équipes du handball africain a vu ses résultats chuter notablement (pas de qualification, à deux reprises, pour les Championnats du monde IHF en 2017 et 2019) et te cette 22e place seulement à l’occasion de leur retour dans le gotha, en Egypte ».

Qu’en pense le nouveau sélectionneur Gharbi qui a, c’est le moins que l’on puisse lui accorder, d’une situation pour le moins catastrophique lorsqu’il succèdera en 2021 au coach français, Alain Portes, à une période où la fédération était ouverte à tous les vents ?  Côté objectifs spécifiques notamment avant d’entrer dans le vif du sujet ? Le Championnat du monde sera difficile, car nous avons hérité d’un groupe solide. ». Sans plus. Il reste au gardien Khalifa Ghedbane et les Ayoub Abdi, Moustapha Hadj Sadok et consorts de se donner à fond pour ne pas décevoir le public algérien qui ne demande pas plus que des prestations honorables.