Challenge d’artistes hors-champ
Lors d’une exposition collective, baptisée Hors-Champ, huit artistes ont inauguré la nouvelle galerie d’art du Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi d’Alger, dans l’après-midi de ce samedi 7 février, dédiant au regard du visiteur leurs œuvres trois mois durant.
La TNA Gallery ou la nouvelle galerie d’art du Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi d’Alger, un espace modeste d’une centaine de mètres carrés, au dernier étage du bâtiment de cet ex-Opéra de la capitale, accueille les plasticiens Rachid Djemai, Rachid Nacib, Mustapha Nedjai, Malek Salah, Adlane Samet, Karim Sergoua, Hellal Zoubir, mais aussi le photographe Nasser Medjkane.
Cette exposition Hors-Champ animera trois mois durant cette institution culturelle, sous la direction de l’artiste Malek Salah, commissaire de l’exposition qui est à l’origine du lancement de cette nouvelle galerie.
En la présence de plasticiens et de passionnés des Beaux-arts, le vernissage de cette exposition a permis d’apprécier une diversité de styles et d’expressions. Dans une vingtaine d’œuvres, tableaux et photos, allant de l’abstrait au portrait, en passant par des compositions surréalistes ou inspirés par le patrimoine iconographique algérien, les auteurs se lancent concrètement dans « un challenge de vouloir s’enraciner au sein du théâtre national, d’y amener un public, et de créer une résonance au sein de la communauté des artistes ».
Pour l’heure, les visiteurs auront le plaisir également de voir les clichés en noir et blanc pris dans les années 1980 par Nacer Medjkane, ce reporter et photographe connu aussi comme un des plus talentueux directeurs photo du cinéma algérien. Zoubir Hellal, lui, présente la série Chacun sa fenêtre dans laquelle il mêle la photographie, l’huile acrylique et d’autres matériaux comme le bois et le carton. Préparée durant un an, cette première exposition de la TNA Gallery se veut un premier pas vers la « création d’un collectif d’artistes », comme l’espère Malek Salah qui prévoit d’organiser trois autres expositions similaires durant l’année 2015.
Elle est aussi, par son titre qui renvoie à la partie invisible du champ de la caméra dans le langage cinématographique, une manière d’affirmer l’existence des artistes participants, malgré le manque d’espaces d’expressions et de création, a expliqué le commissaire de l’exposition qui participe également avec trois tableaux.
Le plasticien Karim Sergoua souhaite, de son côté, que cet espace permette d’ « attirer un autre public (moins averti) vers le théâtre », surtout que l’entrée de la galerie est située dans un quartier populaire (sis rue Bouzrina, centre d’Alger), en Basse Casbah. Cette volonté de rapprocher, « sans complexes », le grand public des arts plastiques et du quatrième art est affichée par le directeur du TNA qui précise que l’espace sera ouvert autant aux artistes professionnels, aux étudiants des écoles d’arts qu’aux amateurs.