Centre Culturel Algérien à Paris: Hommage à Sadek Hadjeres
Le Centre Culturel Algérien à Paris rendra le 25 janvier 2022, un hommage à Sadek Hadjeres, un militant nationaliste, ancien cadre du Parti communiste algérien, décédé le 3 novembre à Paris, indique le centre sur son site officiel.
Lors de cette soirée, en présence de Aliki Papadomichelaki, épouse de Sadek Hadjerès, seront projetés des extraits du film « Opération Maillot » de Okacha Touita et divers témoignages et entretiens, notamment avec Sadek Hadjerès, réalisés par François Demerliac qui sera présent.
Les projections seront accompagnées de débats animés par l’historien Gilles Manceron et réunissant Aliki Papadomichelaki, Michèle Audin, fille de Josette et Maurice Audin, l’historienne Malika Rahal qui a contribué à l’écriture des mémoires de Sadek Hadjérès, « Quand une nation s’éveille », l’historien Ali Guenoun, Alain Ruscio, historien et auteur de « Les communistes en Algérie » et Okacha Touita, réalisateur de Opération Maillot.
Sadek Hadjeres, né le 13 septembre 1928 à Larbaâ Nath Irathen, Sadek Hadjeres, a été dirigeant du Parti Communiste Algérien et des CDL de 1952 à 1962. Il fut l’un des organisateurs de l’Opération Maillot et, en 1956, l’un des deux interlocuteurs d’Abane Ramdane et Benyoucef Benkhedda, chefs du FLN, pour organiser la participation du PCA à la guerre d’indépendance algérienne.
Le Parti Communiste Algérien (PCA) s’engage dans la guerre d’indépendance déclenchée le 1er novembre 1954 et fonde son organisation armée, les Combattants de la Libération (CDL). L’un de ses militants, Henri Maillot, détourne, en avril 1956, un camion d’armes de l’armée française, plus ou moins réformées, au profit de l’Armée de Libération Nationale (ALN) et des CDL.
Ce fait héroïque permit aux « indépendantistes » quelques actions armées et la création d’un maquis dans l’Ouarsenis, lesquels feront alors l’objet d’une répression cruelle contre leurs militants. Henri Maillot, qui avait rejoint ce maquis, est exécuté d’une balle dans le dos.
Hadjeres a milité sans cesse pour cette indépendance et contre la répression coloniale, notamment aux côtés des étudiants, dont Maurice et Josette Audin. Membre du Bureau politique du Parti, il est condamné par contumace aux travaux forcés par un tribunal français.
En 1962, au lendemain de l’indépendance, Ben Bella interdit le PCA qui rentre dans la clandestinité. Sadek Hadjeres fait de même.
Dès lors, il dirige le PAGS, Parti de l’Avant-Garde Socialiste fondé par Bachir Hadj Ali, qui perpétuait les idées du Parti Communiste Algérien. Il ne sortira vraiment de sa clandestinité qu’en 1989.
En 1992, après l’interruption du processus électoral suivie de la démission du feu président Chadli Bendjedi et l’instauration de l’Etat d’urgence, Hadjeres quitte l’Algérie pour la France où il exerce une activité de chercheur en géopolitique, à Paris 8. Il demeurera toutefois, jusqu’à son décès le 3 novembre 2022, un personnage très influent du débat politique en Algérie.
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