Carnage sioniste à Gaza : Crimes et impunité

Des dizaines de journalistes ont participé ce samedi aux funérailles du cameraman de la chaîne qatarie Al Jazeera, ciblé la veille par une frappe israélienne dans le sud de la bande de Gaza. La dépouille de Samer Abou Daqqa, sur laquelle avaient été posés son gilet pare-balles siglé «Presse» et son casque, a été transportée à travers la foule à Khan Younès, avant d’être enterré par des confrères.
Avec l’assassinant de ce cameramen, l’entité sioniste a prouvé une fois de plus sa volonté d’éradiquer toute la presse des zones de combats et des secteurs où se déroulent son carnage contre les populations civiles. Désormais, le monde entier sait que les journalistes, et même leurs familles, sont visés et ciblés par les drones israéliens.
Tel Aviv ne veut pas la vérité et la transparence sur ces crimes et sa sauvagerie. Car, c’est grâce aux médias responsables et aux journalistes courageux et conscients que l’opinion publique internationale a été touchée, choquée et complètement bouleversée par la barbarie israélienne contre les enfants, les femmes, les civils sans défense, le personnel médical et humanitaire.
L’ampleur du refus de cette guerre sioniste contre les Palestiniens, avec les impressionnantes manifestations populaires, a certainement fait bouger les lignes et poussé certains gouvernements occidentaux à changer ou tempérer ses ardeurs envers l’entité sioniste et sa propagande mensongère.
Le lourd tribut de la presse
Cependant, la presse a payé un lourd tribut à Gaza. Presque une centaine ont été tués depuis le déclenchement de l’agression sioniste sur la bande. Ces crimes se déroulent au moment où des organisations censées défendre le métier sont restées silencieuses sur les méfaits des sionistes, préférant se concentrer sur des soi-disant atteintes à la liberté d’expression en Russie ou en Biélorussie. Le cas de Reporters sans frontières est un exemple frappant sur cet alignement flagrant aux thèses sionistes.
Le cameraman Samer Abou Daqqa, né en 1978, faisait un reportage dans une école de Khan Younès lorsqu’il a été touché par une attaque de drone israélien. Grièvement blessé, il est resté pendant des heures sur les lieux de la frappe, parce que les forces israéliennes ont empêché les ambulances d’y parvenir, d’après plusieurs témoignages. Le chef du bureau d’Al-Jazira à Gaza, Wael Al-Dahdouh, a lui été blessé au bras dans ce bombardement. Trois membres de la défense civile ont également été tués, leurs funérailles ont eu lieu ce samedi.
Combats acharnés au Nord et au Sud
Sur le terrain, le massacre se poursuit. L’armée israélienne continué de mener des raids contre les populations civiles dans plusieurs quartiers de la ville. Les bombardements ont touché des écoles et des bâtiments où s’abritent souvent des familles de réfugiés qui fuyaient les combats. Selon l’agence Wafa, ces raids ont fait des dizaines de morts et de blessés, dont certains sont encore sous les décombres. A Jabaliya, au nord, une attaque sur deux maisons a tué au moins quatorze personnes, et des dizaines d’autres ont été tuées dans le bombardement.
L’agression dévastatrice contre Gaza a fait plus de 19.000 martyrs et plus de 51.000 blessés, pour la plupart des enfants et des femmes, outre des destructions massives d’infrastructures et une « catastrophe humanitaire sans précédent ».
La résistance palestinienne a fait état de combats acharnés dans le secteur de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, alors que Khan Younès subit des frappes aériennes et de tirs d’artillerie intenses. Ce quartier est devenu le nouvel épicentre des combats dans le sud du territoire. Ce quartier abrite des milliers de réfugiés et des familles dans des établissements scolaires, ainsi que des personnes déplacées venues des zones du nord de l’enclave.
Plus de 19 000 morts
Depuis le début de l’agression, au moins 288 déplacés internes réfugiés dans des abris de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) ont été tués et 998 ont été blessés, selon l’organisme onusien.
Au total, 342 écoles (environ 70 % des établissements scolaires de la bande de Gaza) ont subi des dégâts. Parmi les écoles endommagées, environ 70 sont des établissements de l’ONU et 56 servaient d’abri pour les déplacés. De nombreuses écoles, dont celles de l’UNRWA, ont directement été visées par des bombardements israéliens, affirme l’OCHA.
Le Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), Philippe Lazzarini, a annoncé jeudi dernier que le bilan des employés des Nations Unies morts dans la bande de Gaza était passé à 135, depuis le 7 octobre dernier. « Nous rencontrons de plus en plus de Gazaouis qui n’ont pas mangé depuis un, deux, voire, trois jours à cause d’une pénurie de nourriture », a ajouté Lazzarini lors d’une conférence de presse tenue en marge du Forum mondial sur les réfugiés à Genève, en Suisse.
Le Forum mondial sur les réfugiés 2023 s’est tenu du 13 au 15 décembre au Centre Palexpo à Genève, en Suisse. Il est considéré comme le plus grand événement international sur les réfugiés, où le monde entier se réunit pour relever les défis et trouver des solutions à long terme pour plus de 114 millions de personnes déplacées de force, dont 36 millions de réfugiés.
Cinq pays participent à l’organisation du forum 2023 : la Colombie, la France, le Japon, la Jordanie et l’Ouganda. Il est coorganisé par le gouvernement suisse et le HCR.
Pour sa part, l’armée israélienne a annoncé avoir tué trois otages israéliens dans la bande de Gaza, qu’elle avait « identifiés par erreur » comme une « menace ». Le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a aussitôt regretté « une insupportable tragédie », tandis que la Maison Blanche a évoqué une « erreur tragique ».
Peu après l’annonce de la mort des trois otages, le site d’informations Axios a dit que David Barnea, le chef du Mossad, les services secrets extérieurs israéliens, devait rencontrer ce week-end le premier ministre qatari, Mohammed Ben Abderrahmane Al Thani. La rencontre est prévue en Europe et doit porter sur une seconde phase de trêve afin de permettre la libération d’otages. A Tel Aviv, les familles des prisonniers israéliens continuent de faire pression sur le gouvernement, exigeant des négociations et surtout l’arrêt de la guerre.
Nouvel appel au cessez-le-feu
Sur le plan politique, des responsables politiques de plusieurs pays arabes et d’Europe ont renouvelé à Oslo en Norvège leur appel à la fin de l’agression sioniste contre Gaza et à promouvoir la stabilité dans la région.
Une conférence ministérielle organisée par le chef de la diplomatie norvégienne, Espen Barth Eide, a été convoquée en réponse à une demande de son homologue saoudien, Fayçal ben Farhane al-Saoud.
Des représentants du Qatar, de la Jordanie, de la Palestine et de la Turquie, ainsi que les ministres des Affaires étrangères du Danemark, de l’Islande, de la Suède, de la Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg y ont participé.
« Nous sommes tous conscients de la gravité de la situation » à Gaza et « nous avons tous dit très clairement que cela devait cesser », a déclaré M. Eide dans un communiqué.
Eide a réitéré l’engagement de la Norvège à soutenir la Palestine après l’agression. Depuis le début de l’agression, son pays a augmenté son aide à la Palestine de près de 800 millions de couronnes norvégiennes (76,5 millions de dollars).
Le communiqué indique que le financement passe principalement via des organisations internationales telles que les Nations unies, la Banque mondiale, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et les organisations humanitaires norvégiennes opérant dans la bande de Gaza.
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