Cap sur les grandes surfaces : Le ministère du Commerce se penche sur ce créneau

Présente en Algérie depuis un peu plus d’une décennie, la grande distribution peine encore aujourd’hui à s’imposer comme créneau basé sur la vente au détail, et reste minoritaire par rapport aux petits magasins de proximité. La grande distribution connaît en Algérie un sérieux retard en dépit des multiples mesures d’encouragement et des dispositifs incitatifs mis en place par l’Etat.
A en croire les chiffres de Aissa Bekai, DG de la régulation et de l’organisation des activités au ministère du Commerce, seulement « 10 à 14 » grandes surfaces sont ouvertes sur le territoire national. Invité à s’exprimer dans l’émission « l’invité de la rédaction » de la Chaîne III, Bekai a annoncé le lancement d’une « étude dans le cadre des programmes d’aide et d’appui à la mise en place des dispositions de l’accord avec les Européens ». Le ministère du Commerce compte, à travers le développement de cette activité, lutter contre les spéculations et réguler le marché de la distribution. Après la promulgation des textes de loi, plusieurs commerçants ont investi la toile pour proposer leur marchandise ou exercer la vente à distance. Selon les chiffres du ministère du Commerce, le nombre de ces e-commerçants est de 4 000 : « Une réunion a été organisée avec ses start-up et nous avons recensé tous leurs problèmes pour trouver les solutions aux doléances de cette catégorie de commerçants qui sont l’avenir de l’Algérie », a fait savoir le représentant du ministère du Commerce. Par rapport aux agréments des bureaux de liaison, le représentant du ministre a indiqué que le changement de la loi « est dicté par les infractions constatées ».
Si les autorités avaient, par le passé, facilité les procédures de création des bureaux de liaison, les infractions constatées sur le terrain ont dicté la nécessité de leur soumission à un contrôle plus rigoureux : « Ces bureaux ont un statut qui stipule que ces organismes n’ont pas à s’adonner aux activités commerciales. Maintenant, on a trouvé quelques déviations de cette loi et c’est pour cela qu’il y a aujourd’hui, une certaines réserve », a expliqué l’invité de la Chaîne III. Sur les 2 millions des commerçants enregistrés au Centre national du registre du commerce, seulement 43,7% ont opté pour l’instant pour la version électronique du registre, sachant que le dernier délai fixé par la loi pour la souscription est le 11 avril 2019. Ainsi, jusqu’à présent, près de 800 000 commerçants ont effectué leur inscription au registre de commerce électronique, ce qui représente un taux qui est loin des objectifs fixés par la tutelle. Cet instrument est mis en place pour l’assainissement de la liste des commerçants et la lutte contre la fraude et toutes les autres pratiques qui outrepassent les lois en termes de concurrence, et qui touchent à la qualité et aux conditions d’exercices commerciaux. Pour cela, le ministère de Commerce a entamé une large campagne de sensibilisation à travers toutes les régions afin de convaincre les retardataires, a indiqué Aissa Bekai.
Cet instrument vise à numériser les enregistrements des activités commerciales en premier lieu, mais aussi à exercer un contrôle sur les activités de ses détenants, a encore souligné l’invité de la radio. Toutefois, la structure actuelle de l’économie nationale, submergée par le secteur informel, n’encourage pas beaucoup à aller vers plus de transparence et opter pour des instruments numériques. Toutefois, Bekai a estimé que l’une des solutions pour diminuer ces pratiques « est l’instauration des grandes surfaces, qui connaît en Algérie un sérieux retard en dépit des multiples mesures d’encouragement et des dispositifs incitatifs mis en place par l’Etat ». Selon les statistiques officielles, le nombre des surfaces commerciales enregistré en Algérie est de 2 961, réparties en 2 568 supérettes, 341 supermarchés et 52 hypermarchés. Les premières franchises en Algérie remontent à l’année 2000 avec l’installation de Carré Blanc,
Guy Decrenne et Geneviève Lethu à Saïd Hamdine. S’ensuivit la vague de 2003 et 2004 avec notamment Celio et Etam à Sidi Yahia. Le développement le plus conséquent a été la concentration au centre commercial de Bab Ezzouar à partir d’août 2010 de dizaines de franchises internationales : Nike, Adidas, Lacoste, Benetton, Sergent Major, Ooxou, Orchestra, Jules et Jim, Mango.
L’ouverture du centre commercial de Mohammadia, dit Ardis, a également permis une nouvelle concentration d’une dizaine d’enseignes internationales. Les nouvelles marques internationales arrivées en Algérie depuis peu sont Celio, Dim (sous-vêtements), Tommy Hilfiger. Zara (prêt-à- porter) qui occupe une surface de 2 300 mètres carrés et Afflelou (lunettes) font un tabac au centre commercial de Bab Ezzouar. Celio aves ses boutiques de Bab Ezzouar et de Sidi Yahia fait également partie du lot. Le luxe est également entré par la grande porte avec l’installation de Cartier à l’hôtel El-Aurassi et Mauboussin à Sidi Yahia. Les prix sont assez abordables concernant notamment Celio, Benetton, Afflelou.
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