Candidature de Bouteflika: A l’origine il y avait la réconciliation nationale
De toutes les réalisations accomplies ces vingt dernières années, l’histoire retiendra surtout la mise en œuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, plébiscitée par la majorité absolue du peuple algérien le 29 septembre 2005. Une réalisation à mettre sur le compte du génie politique de son architecte, le président de la République Abdelaziz Bouteflika, qui a su, grâce à sa légitimité, son expérience et son don de convaincre, rassembler toutes les forces politiques du pays autour d’un consensus et faire accepter la voie du dialogue à celle de l’affrontement.
Il faut reconnaître aussi que réconcilier les extrémistes avec le processus politique après plusieurs années de sang et des dizaines de milliers de victimes provoquées par la violence terroriste n’était pas chose aisée. La plaie était encore béante et cela relevait même du miracle compte tenu des dégâts occasionnés par la tragédie nationale sur la cohésion sociale que certains jugeaient irréversibles. A cela s’ajoutaient l’indifférence et le manque de soutien de la communauté internationale face au combat que menait l’Algérie et ses services de sécurité, seuls contre l’islamisme radical.
Devant cette situation qui menaçait de plonger le pays dans le chaos, il n’y avait d’autre choix que d’emprunter la voie de la sagesse et du dialogue pour mettre fin à l’effusion de sang et remettre le pays sur les rails du développement.
Le chef de l’Etat l’a compris dès lors qu’il a pris les rênes de ce pays en 1999, en se fixant comme objectif principal, de ramener la paix et la sérénité, sans quoi aucun programme politique ou économique, aussi ambitieux soit-il, ne peut aboutir.
Aujourd’hui, et après l’aboutissement de cette paix qui a fait date dans l’histoire de l’Algérie post-indépendante, on peut estimer à sa juste valeur la dimension stratégique de ce choix ô combien difficile. Les fruits de ce projet sont là et personne ne peut les nier. La réconciliation algérienne est même devenue une référence mondiale et un modèle à suivre dans la résolution des conflits les plus complexes.
C’est grâce à la réconciliation nationale aussi que les Algériens ont repris leur destin en main et sont aujourd’hui maîtres de leur avenir, loin de toute ingérence étrangère, directe ou indirecte, dont on connaît les conséquences sur d’autres pays, encore plongés dans la violence, et Dieu sait pour combien de temps encore.
Cette même réconciliation nationale qui a ouvert la voie vers d’autres concrétisations, considérées il y a quelques années seulement comme irréalisables. N’est-ce pas ce projet, devenu une manière de concevoir et d’aborder les questions les plus sensibles, qui a permis de trouver le bout du fil pour dévider un écheveau inextricable de problèmes hérités de l’époque coloniale ?
L’Algérie de 2019, libérée de ses complexes et de ses vieux démons, parle sans équivoque de son identité jadis stigmatisée et instrumentalisée par ceux qui en ont fait un instrument de discorde. Ainsi, le président Abdelaziz Bouteflika saura apprécier, et d’une main de maître, le bon timing pour réconcilier l’Algérie avec son passé, notamment dans sa dimension amazighe, sans pour autant créer une fracture dans la cohésion sociale. Le tamazight est désormais une langue nationale et officielle, et c’est tout le peuple algérien qui s’en félicite.
Dans la même optique, et suivant une même philosophie rejetant la haine de soi et de l’autre, le président Bouteflika plaidera, dans un message adressé à son homologue français Emmanuel Macron en 2017, la « réconciliation des mémoires » pour en finir avec les stigmates d’un passé colonial qui pèse toujours sur les relations des deux pays.
Grâce à la politique de la réconciliation, l’Algérie est devenue désormais un pays « exportateur » de paix en dehors du rôle qui lui sied dans la stabilité régionale. L’action bienfaitrice de la réconciliation va même au-delà de nos frontières. C’est ainsi que la diplomatie algérienne a réussi à introduire une résolution à l’Assemblée générale des Nations unies, déclarant le 16 mai comme Journée internationale du vivre-ensemble en paix.
Nous sommes à la veille d’un rendez-vous électoral important, n’est-il pas alors nécessaire, en ces temps « d’ingratitude », de souligner l’impact positif du politique initié par le chef de l’Etat pour rétablir la sécurité et la cohésion entre les enfants du peuple au moment où d’autres pays de la région sont plongés dans les luttes fratricides