BEM et BAC : Quelle solution pour les candidats sinistrés des intempéries ?
Suite aux inondations qui ont touché plusieurs villes du pays, des maisons entières ont été emportées par les eaux, y compris les affaires scolaires des élèves qui s’apprêtent à passer les épreuves du brevet d’enseignement moyen et du baccalauréat.
C’est ce qu’a déclaré au Jeune Indépendant Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat algérien des travailleurs de l’enseignement et de la formation, appelant la tutelle à les prendre en charge.
Au moment où les élèves s’apprêtent à passer les examens du BEM et du Bac prévus respectivement le 4 et le 11 juin prochain, certains candidats ont pratiquement terminé les révisions et d’autres vivent dans l’angoisse de l’approche du jour J, sachant que ces derniers ont perdu leurs affaires scolaires et leurs convocations aux examens, suite aux inondations qui ont détruit leurs maisons. A ce titre, le secrétaire général du Satef a tiré la sonnette d’alarme sur les cas des élèves des zones sinistrés de Fouka et de Bou Ismaïl. Le Satef s’est rendu sur les lieux des inondations oû il a fait un constat accablant.
A ce propos, il a cité le cas d’un « adolescent de 14 ans et de sa sœur âgée de neuf ans qui se retrouvent livrés à eux-mêmes, après avoir perdu leur maison, emportée par les eaux, et leurs parents au mois de ramadhan dernier, suite à une explosion de gaz », précisant que « ces orphelins sont dans un état de choc ».
Face à cette situation inquiétante qui demande une intervention urgente, Boualem Amoura interpelle le ministère de l’Education nationale pour trouver des solutions avant la fin de la semaine en cours, en commençant par les candidats au BEM. Dans ce sens, il a déclaré : « Ces élèves ont tout perdu, leurs maisons, leurs affaires et leurs convocations emportées par les eaux. »
Il a ajouté : « Le ministère doit prendre les dispositions nécessaires pour ces élèves. Il faudrait sélectionner des enseignants qui aideront ces derniers à accélérer leurs révisions », expliquant que « le nombre de ces élèves est limité, ce qui va faciliter cette initiative impérative ». Dans le même sillage, Amoura a proposé de faire des photocopies des cours pour ces élèves auprès de leurs camarades.
« On peut utiliser l’argent des établissements scolaires et celui proposé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, destiné aux sinistrés des inondations pour faire des photocopie et aussi reconstituer leurs affaires scolaires afin qu’ils puissent réviser tranquillement » a-t-il noté.
Il a également fait savoir que l’Office national des examens et concours doit prendre en charge, pour sa part, le problème des convocations. Dans ce sens, il a expliqué : « l’Onec va fournir aux directeurs des établissements des duplicatas qu’ils vont par la suite remettre aux candidats. Cette opération ne va pas prendre énormément de temps puisque tout est numérisé ».
Le syndicaliste revient sur le stress dans lequel se trouvent ces élèves. « La plupart pleurent à chaudes larmes parce qu’ils ne savent pas s’ils pourront passer leurs examens ou pas » a-t-il ajouté. Baoualem Amoura a insisté sur l’impératif de les accompagner psychologiquement pour diminuer un tant soit peu leur peur et leur angoisse.
Il y a lieu de rappeler que les communes les plus gravement touchées par la furie des eaux de pluie dans la wilaya de Tipasa sont Bou Ismaïl, Koléa, Fouka et Khemisti. Ceci dit, d’autres localités n’ont pas été épargnées. Douaouda, Aïn Tagouraït, Bouharoun, Chaïba et le chef-lieu de Tipasa n’ont pas échappé à la colère de la nature. Les services météorologiques avaient enregistré des précipitations importantes estimées dans l’ensemble à 168 mm en l’espace de 12 heures sur les villes de Koléa (140 mm), Bou Ismail (170 mm) et Fouka (168 mm).
Ces pluies diluviennes avaient provoqué une élévation du niveau d’eau dans les réseaux de drainage des eaux pluviales. Ces réseaux étaient incapables d’absorber ces volumes d’eau. A Bou Ismaïl, rappelle-t-on, en plus des multiples dégâts occasionnés par les inondations, la puissance des crues avait déterré plusieurs dépouilles au cimetière. Un appel avait été lancé via les réseaux sociaux afin que les familles viennent identifier leurs morts et procéder à leur enterrement.