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Monde

Burkina Faso: Après de violentes émeutes, l’armée prend le pouvoir

Burkina Faso: Après de violentes émeutes, l’armée prend le pouvoir

Le chef de l’armée, le général Nabéré Honoré Traoré, a annoncé jeudi la dissolution de l’Assemblée nationale et la formation d’un gouvernement de transition au Burkina Faso pour une durée de 12 mois, suite aux émeutes qui secouent le pays contre l’amendement de la constitution envisagé par le président Blaise Compaoré qui projettait de prolonger son règne qui dure depuis 27 ans.
Cet organe de transition devrait être mis en place dans le cadre de consultations avec tous les partis politiques et l’ordre constitutionnel sera rétabli dans un délai qui ne devrait pas excéder un an. Un couvre-feu est par ailleurs imposé « sur l’ensemble du territoire de 19h à 6h » pour « préserver la sécurité des personnes et des biens ».

Les opposants au président ont dans la journée pris d’assaut la télévision nationale, envahi le Parlement avant d’y mettre le feu. Ils protestent contre le projet de loi de révision constitutionnelle actuellement en débat au Parlement. Celui-ci pourrait permettre à Blaise Compaoré de se représenter à l’élection présidentielle en 2015. Le gouvernement a eu beau déclarer l’annulation de ce projet et appelé la population au calme. Des centaines de manifestants se sont ensuite retrouvés devant le palais présidentiel, face à la garde présidentielle. Et les échauffourées ne se sont pas limités à la seule capitale. À Bobo Dioulasso, la deuxième ville du pays, la mairie et le siège du parti présidentiel ont été incendiés. L’un des ténors de l’opposition, Zéphirin Diabré, a jugé que la démission de Blaise Compaoré était la seule solution, rejetant également l’état d’urgence décrété par ce dernier.

À l’exception de la Garde présidentielle, l’armée comme la police ont brillé par leur passivité. Dans l’après-midi, les grandes manoeuvres politiques ont duré toute la journée. Le général en retraite Kouamé Lougué, à qui des dizaines de milliers de manifestants ont demandé de prendre le pouvoir, rencontrait le chef d’état-major Nabéré Honoré Traoré. Très apprécié des troupes et de la population, Kouamé Lougué, ancien chef d’état-major et ministre de la Défense jusqu’à son limogeage en 2003, s’est imposé au coeur du jeu. Il a ainsi rencontré le Mogho Naba, le « roi » des Mossi, une autorité coutumière très respectée dans le pays.

Dans un communiqué lu à la radio locale Omega, Compaoré se dit toujours Président du Burkina Faso alors qu’on annonçait sa fuite vers le Togo ou encore le Sénégal. Il aurait décrété l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire à compter de ce jour.
Le secrétaire général de l’Onu, Ban-Ki Moon a annoncé qu’un émissaire serait envoyé sur place pour tenter de résoudre les conflits. Il a appelé « toutes les parties à mettre fin aux violences », à « faire preuve de retenue « et à « utiliser le dialogue pour résoudre les problèmes en suspens ». L’Union africaine a de son côté fait part de sa « profonde préoccupation » et appelé « toutes les parties concernées à faire preuve de la plus grande retenue ».



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