Brahim Mouhouche :«Il faut s’attendre à toutes les éventualités» face au manque de pluies – Le Jeune Indépendant
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Nationale

Brahim Mouhouche :«Il faut s’attendre à toutes les éventualités» face au manque de pluies

Brahim Mouhouche :«Il faut s’attendre à toutes les éventualités» face au manque de pluies

L’absence de pluie, qui persiste depuis plus de deux mois, fait entrer le pays dans la zone rouge. Si cette situation persiste les jours à venir, les conséquences seront lourdes, notamment pour le secteur de l’agriculture, fortement dépendant des précipitations. 

Bien que selon l’Office national de météorologie (ONM) il est «trop tôt» pour parler d’une période de sécheresse, le déficit pluviométrique que vit l’Algérie cette année fait craindre le pire. L’agronome Brahim Mouhouche a alerté sur les conséquences de cette situation, notamment sur le secteur de l’agriculture. «S’il ne pleut pas dans les semaines à venir, il faut s’attendre à toutes les éventualités particulièrement pour l’agriculture», a affirmé ce professeur à l’Ecole nationale supérieure agronomique d’El-Harrach, précisant que le bilan hydrique est jusqu’à présent «vraiment déficitaire».  

Le rendement agricole est, selon l’intervenant, menacé. Il signale les conditions dans lesquelles l’installation de nos cultures s’est faite, une étape des plus importantes pour l’élaboration du rendement de toutes les cultures. «L’installation des cultures s’est déroulée dans des conditions très difficiles. Si le manque d’eau persiste, cela pourrait compromettre les rendements agricoles», a mis en garde M. Mouhouche, qui était l’invité de la rédaction de la radio Chaîne 3 ce jeudi. 

Le taux de remplissage des barrages reste faible. Comme l’avait communiqué le ministère des Ressources en eau, le taux de remplissage des barrages à l’échelle nationale est de 37%. Un taux qui n’est pas suffisant, selon les affirmations de l’agronome, lequel évoque la difficulté de les voir pleins. «Ce n’est pas facile de voir le taux de remplissage des barrages passer de 37 à 75% à partir de la fin février ou début mars», a-t-il souligné, affirmant que l’Algérie figure parmi les pays les plus pauvres en eau. Une situation à laquelle il faut s’adapter, selon les explications de ce spécialiste, qui insiste sur la nécessité de capter toutes les ressources hydriques existantes mais aussi pallier le gaspillage d’eau qui existe, a-t-il précisé, et ce à tous les niveaux (domestique, industriel, agriculture, touristique). 

Concernant les potentialités en eau, l’invité de la rédaction de la Chaîne 3 a affirmé que sur les 211 milliards de m3 d’eau de pluviométrie qui tombe sur l’Algérie annuellement, il n’y a que 11 à 12 milliards de m3 d’eau renouvelable que l’on peut utiliser aisément, auxquels on peut rajouter les 5 milliards de m3 d’eau non renouvelables du Sud. Ces 17 milliards rapportés aux 45 millions d’Algériens, cela fait un peu moins de 300 m3 par habitant et par an, alors que la moyenne mondiale est de 6 000 m3 par personne.  

Le spécialiste a préconisée de mettre en valeur l’eau qui se trouve dans le sud du pays mais aussi de renforcer les capacités de dessalement dans les régions côtières. Il a cependant recommandé l’utilisation des énergies renouvelables pour réduire les coûts du dessalement. «Chaque mètre cube nécessite un investissement de 5 000 dollars. Le prix de revient du m3 dessalé est de 200 DA, alors que la première tranche payée par le citoyen est de 6 DA le m3 », a expliqué M. Mouhouche. 

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