Boukadoum: Tebboune se rendra à Paris après la Covid-19

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, effectuera une visite officielle en France après la crise sanitaire du Covid-19. C’est ce qu’a fait savoir le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, lors d’un entretien accordé à la chaîne France 24, sans pour autant avancer une date précise.
« Pour ce qui est d’une éventuelle visite d’Etat à effectuer par le président Tebboune en France, l’agenda du chef de l’Etat a été chamboulé par la crise sanitaire du Covid-19 et il a dû décaler plusieurs visites prévues à des pays amis. La visite du président devrait intervenir après une préparation en concertation avec mes homologues. Nous espérons que dès qu’on sort de cette pandémie nous pourront le faire », a-t-il déclaré.
Il a fait savoir, dans la foulée, que l’ouverture des frontières dépendra de l’évolution de la situation sanitaire et des estimations émises par le Comité scientifique spécialisé en la matière.
Abordant le chapitre des relations algéro-françaises, le ministre a relevé que l’aspect historique de ces relations « revêt une particularité », notant dans ce sillage « l’excellence » de la qualité des relations entre les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron, qui prête, voit-il, à l’optimisme. Sans s’étaler sur la situation de l’avancement du travail mémoriel engagé, en juillet passé, par les deux pays, M. Boukadoum a souhaité que les deux historiens chargés de ce dossier, à savoir Abdelmadjid Chikhi pour la partie Algérienne et la Benjamin Stora pour la partie française, puissent avancer à même d’aplanir les obstacles « politiciens ».
Il a rappelé dans ce sens que le processus d’apaisement des relations bilatérales repose sur notamment trois principaux dossiers, citant la récupération des archives et le dossier des essais nucléaires effectués dans le sud algérien, en sus du rapatriement des restes mortuaires des résistants martyrs, opération déjà entamée au mois de juillet dernier.
Concernant la situation sécuritaire au Mali, le chef de la diplomatie algérienne a tenu à rappeler la position d’Alger, considérant le coup d’Etat renversant, le 18 aout passé, le président malien Ibrahim Boubacar Keita, comme étant « un changement non constitutionnel ». Un changement qui, ajoute-t-il, s’inscrit aux antipodes des principes de l’Union africaine(UA) et de la déclaration d’Alger de 2015. « Nous avons été le premier pays à avoir visité le Mali, où nous avons réitéré l’engagement d’une transition la plus courte possible et que le problème au Mali devrait être réglé par la voie constitutionnelle respectant la voix du peuple », a-t-il dit. M.Boukadoum estime que l’Accord d’Alger n’est pas caduc et reste « valable » même pour la nouvelle donne, compte tenu de l’implication de plusieurs parties maliennes, de l’UA , de la CEDEAO, ainsi que des acteurs Européens dans la démarche conduite par Alger. Bien au contraire, renchérit encore le chef de la diplomatie algérienne, cet accord est qualifié de « la meilleure voie » pour faire sortie le voisin du sud de sa crise politique. « Il est de notre intérêt stratégique de protéger nos frontières en instaurant la paix dans nos pays voisins », poursuit le ministre.
Evoquant le dossier libyen, M.Boukadoum a souligné la persévérance dans le travail entrepris par la diplomatie algérienne et l’intensification des efforts de tous les acteurs impliqué dans ce conflit.
« Nous devons d’abord convaincre toutes les parties libyennes afin d’aller ver un dialogue, car il n’y en a pas que deux et la situation est plus complexe que le schéma mettant en avant les belligérants de l’Est et de l’Ouest ». Nous sommes, poursuit le ministre, convaincus que cela est possible et nous partageons la même vision avec les pays voisins tels, la Tunisie, exprimant son souhait quant à l’Egypte à ce processus.
Nous avons pris l’initiative, d’il y a six mois, en vue, dit-il, d’associer tous les pays composant notre voisinage en Afrique et en Europe et depuis, nous avons constaté une attention affichée par ces acteurs approchés.Sur la question de l’afflux continu des armes vers la Libye, le chef de la diplomatie algérienne a rappelé l’accord conclu à Berlin, en janvier dernier, réitérant les belligérants de cesser immédiatement l’acheminement des armes dans ce pays. Il estime, dans ce sens, que cela « n’est pas utile, ni opportun » pour la situation sécuritaire dans la région, de plus que cela est « illégal », s’appuyant dans ses propos sur la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui l’interdit.
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