Boukadoum à Niamey : la sécurité régionale au cœur de la visite

La question sécuritaire a été au cœur des visites de travail effectuées, ces deux derniers jours, par le ministre des Affaires étrangères Sabri Boukadoum dans les pays voisins du sahel.
Après la capitale malienne Bamako, M. Sabri Boukadoum a été ce lundi en visite de travail à la capitale nigérienne, Niamey, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Dépêché par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le chef de la diplomatie algérienne a été reçu par le président de la république nigérienne, M. Mahamadou Issoufou, afin de lui transmettre un message du président de la République, soulignant la volonté d’Alger à renforcer les relations de coopération entre les deux pays, ainsi que la concertation dans le domaine politique concernant les questions d’intérêt commun. Les deux parties ont évoqué la situation sécuritaire et d’autres défis géostratégiques dans la région de Sahel, ajoute la même source.
Pour sa part, le président nigérien a réitéré l’importance des relations bilatérales entre Alger et Niamey, mettant en avant la dynamique que connait la coopération à même de refléter la particularité des liens entre les deux peuples voisins algérien et nigérien. Il a exprimé, à cette occasion, sa gratitude pour l’Algérie qui a, toujours, fait montre de sa solidarité permanente, notamment en ces moments de crise sanitaire mondiale et lors des catastrophes naturelles, qu’a dû subir récemment le pays voisin.
De même, les deux parties ont eu à aborder les questions d’ordre économique tout en mettant l’accent sur les projets lancés dans la région dans ce domaine.
Pour rappel, la visite du ministre des AE, Sabri Boukadoum effectuée auprès des pays voisins au sud des frontières algériennes, à savoir le Mali et le Niger, intervient à un moment si particulier. Pour Bamako, un climat de tension sécuritaire prévaut depuis le putsch entrepris par les forces armées maliennes renversant le président Ibrahim Aboubacar Keita le 18 août dernier. Quelques semaines après et à l’issue de négociations menées entre la junte militaire et la classe politique, le Mali s’est engagé dans un processus de transition d’une durée de 18 mois. Suite à cette situation, le chef de la diplomatie algérienne s’est rendu deux fois au Mali dans une démarche diplomatique visant à offrir les bons offices d’Alger aux frères maliens, s’appuyant sur une approche privilégiant le dialogue loin de l’effusion du sang.
Tandis que le Niger, lui aussi, connait une situation sécuritaire difficile, où les groupes terroristes continuent de frapper et de semer la terreur. Malgré un semblant d’accalmie constatée ces derniers mois, les incidents sécuritaires, survenus en mai dernier au Diffa, ont enfoncé davantage le clou et exacerbé l’instabilité dans la région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest. Face à cette instabilité sécuritaire régionale, l’Algérie tente, peu ou prou, à redynamiser sa diplomatie afin de trouver des solutions politiques aux conflits qui minent ses frontières et n’hésitera pas, selon le ministre des affaires étrangères, à apporter son aide dans le cadre de la lutte contre le phénomène du terrorisme.