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Nationale

Booster le développement de l’industrie pharmaceutique, une nécessité pour l’Algérie

Booster le développement de l’industrie pharmaceutique, une nécessité pour l’Algérie

Le développement du secteur pharmaceutique en Algérie demeure une urgence, tant pour préserver  la sécurité sanitaire nationale que pour son poids majeur dans l’économie nationale. Une revalorisation de la recherche en santé s’impose actuellement, notamment après l’amère expérience de la rareté des vaccins anti-Covid, dont beaucoup de pays payent le prix fort.

L’expert en industrie pharmaceutique, Dr Mohamed Nibouche, est formel, il est vital pour l’Algérie d’intensifier la recherche au service de la santé, car «la bataille est aujourd’hui technologique» et la qualité de la recherche fondamentale conditionne les chances de succès du processus d’innovation.

Édifier une industrie pharmaceutique performante implique un changement de cap et une réorganisation du secteur de la recherche, en donnant la priorité aux produits biologiques, biosimilaires et produits princeps biologiques, et pouvoir ainsi atteindre l’étape de  conception de vaccin, a expliqué Dr Nibouche, lors de son passage sur les ondes de la radio algérienne.

Le développement de l’industrie pharmaceutique en Algérie est à la croisée des chemins, c’est pourquoi le spécialiste estime qu’il faudra « du courage pour mener à bien le projet et pour lutter contre toutes ces forces qui s’opposent au développement de l’Algérie ».

Même si l’Algérie dispose d’un tissu industriel performant, et produit plus de 50% des besoins nationaux en produits pharmaceutiques, cela reste insuffisant, pour l’ancien directeur de la pharmacie et des équipements au ministère de la Santé, qui a insisté sur l’impératif coordination et coopération entre les trois piliers de la recherche, à savoir la santé, l’université et l’industrie pharmaceutique, pour soutenir le développement scientifique industriel en Algérie.

«La complémentarité entre tous les acteurs est fondamentale. Algérie doit impliquer notamment l’ensemble des petites industries qui apportent les éléments nécessaires au développement de l’industrie pharmaceutique et de la recherche », a-t-il insisté, appelant dans la foulée le secteur privé à investir dans la recherche et participer dans les budgets de recherche des universités.

Dr Nibouche a insisté également sur l’importance de la mise en place d’une nouvelle réglementation par le ministère de l’Industrie pharmaceutique, afin d’éradiquer les pratiques des lobbies de l’importation des médicaments qui gangrènent ce secteur et bloquent  le développement des biotechnologies.

«Tant qu’il y aura des intérêts, ces lobbies étrangers existeront. Néanmoins, cela ne doit pas freiner le développement de l’industrie pharmaceutique», a-t-il prévenu, estimant qu’il faudra « du courage pour mener à bien le projet et pour lutter contre toutes ces forces qui s’opposent au développement de l’Algérie ».

Dans le même contexte, l’expert a fait savoir que l’idée de développer les biotechnologies avait été lancée en 2003, lorsque l’Algérie a reçu le président des laboratoires Heber biotec de Cuba, qui étaient à l’époque le troisième développeur de biotechnologies au monde. « Mais, rien n’a été fait», car selon l’expert, les lobbies sont intervenus pour empêcher l’Algérie de développer des recherches à l’Université de Bab Ezzouar sur les biotechnologies.

Une grande partie des mesures entreprises auparavant par l’Algérie dans le domaine de la recherche et du développement n’ont pas abouti ou peinent à donner leurs fruits, en raison d’une gestion archaïque et d’un manque flagrant de prévoyance et de compétences.

Il convient notamment de signaler que la création en 1995 de l’Agence Nationale pour le Développement de la Recherche en Santé (ANDRS), rebaptisée en 2012 Agence thématique de recherche en science de la santé (ATRSS),  n’a pas créé l’élan attendu pour dynamiser la recherche et l’innovation, non pas par manque de moyens, mais à cause d’une articulation mal pensée et d’une  bureaucratie monstre dont souffre la majorité des établissements publics.

Aussi, la coopération quasi absente entre universités et entreprises est un grand obstacle au développement de la recherche en Algérie.



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