Blida : Violence dans les stades
Un match à priori calme, un autre de tous les dangers. Une destination, Blida, la « ville des roses ». Tchaker, le nouveau jardin fétiche des Verts, d’abord. Brakni, là où reçoit désormais le club phare de la région, l’USMB, qui repart pour la énième fois depuis sa relégation, à l’assaut de l’un des trois sésames mis en jeu pour l’accession en Ligue1 « Mobilis », ensuite.
Une partie facile mais pas aussi calme que ce « retour » Algérie-Malawi à l’issue duquel, et on s’y attendait, les Verts devaient (c’est maintenant fait, avec brio et bien avant terme, c’est-à-dire à deux étapes de la fin des éliminatoires) composter définitivement leur billet pour la prochaine phase finale de la CAN (CAN 2015 au Maroc ou ailleurs, on ne sait plus, en janvier prochain) et survoler leur groupe synonyme de domination outrageuse.
Un match qui tournera à la simple démonstration, les Brahimi et consorts étalant à l’occasion tout leur bagage technique au grand plaisir d’un public (une infime partie mais ça devient agaçant, honteux, à la longue), et c’est là le hic, le flop, qui, et à notre grand désappointement, n’a pas su se tenir en ne respectant pas, encore une fois, une fois de trop, l’hymne national de l’adversaire.
Gardé à l’œil par la CAF (un avertissement qui annonce des sanctions futures,, ce qui ne rend pas service aux Verts ni à son standing en hausse, ni à son image), le public algérien s’est « oublié » (une mauvaise manie qui coûtera cher tôt ou tard) en sifflant, comme à son habitude, ce qui fait la fierté (on se met à la place de la victime du soir) du camp d’en face qui, moins d’une semaine plus tôt, à Blantyre, donnait la leçon.
Dans un fair-play total, les non moins déçus (on le serait à moins après une défaite remettant bien des espoirs en cause) fans des « Flammes » quittant le stade dans le calme. Sans faire de vagues. En acceptant le verdict qui éloignait presque définitivement leurs favoris de la course au Maroc.
Mercredi, au lieu de rendre la pareille, en offrant des roses à leurs invités du jour, une partie du stade Tchaker nous offrira quelques facettes du « parfait » supporteur frondeur.
Des images revues et corrigées dans le sens de l’irrespect avant cette grande pagaille de fin de match dénotant d’une organisation plus que défaillante. En tout cas pas à la hauteur de l’évènement.
D’un match qui devait être une fête où il s’agissait, en plus d’assurer précocement la qualification, montrer les qualités séculaires d’hospitalité jamais démentie de l’Algérien.
Ce n’était pas en tout cas, et c’est notre grand regret, avec le sort réservé à l’hymne national malawite ou ces envahissements de terrain par quelques fans surexcités à l’approche du coup de sifflet final avant l’indescriptible cohue qui a suivi, que les instances africaines détourneront leur regard critique de nos stades placés sous haute surveillance et passibles, on peut l’imaginer, des pires sanctions.
Blida et ses « épines », ou Brakni, c’était également ce problématique derby de la Mitidja entre l’USMB et Hadjout que toute la région attend depuis des lustres et conclu par une large victoire (5-3, donc beaucoup de buts et du beau football) mais qui connaîtra une fin houleuse.
De graves incidents, de violents affrontements entre les supporters des deux camps aux alentours de l’enceinte transformée en champ de bataille et qui nécessitera le déploiement des services de l’ordre qui mettront, dit-on, plus d’une heure, pour mettre fin (on déplore des dizaines de blessés à ajouter à un palmarès peu glorieux dans le domaine depuis le début de l’exercice présent) aux heurts.
Blida. Une étape pour rappeler que la violence dans les stades a encore de beaux jours devant elle en Algérie, comme l’attestent par ailleurs les incidents qui se sont produits dans différents stades du pays au lendemain de la tragique disparition d’Ebossé, ceux ayant émaillé, à titre d’exemple, la fin de la rencontre CR Beni Thour-Boukadir (inter régions, groupe Ouest) à Ouargla quand des joueurs de l’équipe visiteuse s’en sont pris aux arbitres en fin de partie, obligeant le service d’ordre (des gendarmes) à intervenir pour calmer les esprits, étant la confirmation que les mesures annoncées n’incitent pas du tout à l’optimisme. Ne cadrent pas avec le danger permanent que font peser les hooligans sur la sécurité publique ni ne s’inscrivent dans une perspective de lutte à même de venir à bout de ce fléau.
En prolongeant le match Blida- Hadjout au-delà de la pelouse, les deux publics lancent, après Tizi Ouzou et Beni Thour, un autre message : on ne fera reculer la violence qu’avec des actes concrets. Loin des discours de salons et des répliques non adaptées à la situation. Qu’il est temps de passer à autre chose maintenant que toutes les « thérapies » ont échoué. Attention, danger.