Bengrina tire à boulets rouges contre le ministère de l’agriculture

Le chef du fil du mouvement El Bina, Abdelkader Bengrina, n’est pas allé avec le dos de la cuillère à l’endroit du ministère de l’agriculture. Le candidat à la présidentielle de décembre 2019, a porté un jugement sévère contre les responsables du ministère de l’Agriculture, les qualifiant d’êtres incapables d’assurer la sécurité alimentaire du pays ou de relever le défi de l’autosuffisance. Bengrina les accuse aussi de fournir des données erronées au président de la république quant à la situation dans ce secteur stratégique .

Lors d’une conférence de presse organisée ce samedi 27 mai en marge de la première session du Conseil consultatif du parti, M. Bengrina s’en est pris aux responsable du ministère de l’Agriculture, qui selon lui, « sont loin de pouvoir relever le défi de garantir l’autosuffisance afin d’assurer la sécurité alimentaire de l’Algérie ».

Le chef du parti a notamment accusé ces responsables, sans pour autant les nommer, de présenter aux hautes autorités du pays de fausses données concernant les réserves et les récoltes, notamment celle du blé.

« Les responsables du ministère de l’Agriculture présentent, aux au chef de l’Etat et au Premier ministre, des chiffres et des données erronés qui ne reflètent pas la réalité sur le terrain », a-t-il accusé, ajoutant qu’il est du droit du citoyen algérien d’être au courant de « la tricherie et de la tremperie orchestrées à l’intérieur même du ministère, où des complots sont fomentés pour nuire aux intérêts du pays ».

«J’appelle les responsables de l’Agriculture d’apporter des explications, et aux hautes autorités du pays et au peuple algérien, sur ce qui s’est passé en septembre dernier à Timimoune, où de grosses quantités de blé ont été jetées en premier lieu devant une usine appartenant à un privé pour les lui vendre par la suite au prix de revient », a-t-il déclaré, réitérant sa demande de donner les vrais chiffres concernant les réserves de blé et les quantités réelles de la production nationale.

M. Bengrina a relevé que les agissements de certains responsables ne doivent pas être la référence pour juger les cadres de l’Etat, au contraire, il a exhorté le gouvernement à rassurer et à faire confiance aux responsables locaux afin de relancer la machine économique et encourager les investisseurs, locaux et étrangers, à même de créer des postes d’emplois et de la richesse.

S’agissant de l’initiative politique lancée par le Mouvement Elbinaa, l’ex-candidat à la présidentielle a fait savoir que son parti avait lancé un appel aux forces nationales, sans exclusion, pour se réunir autour d’une table et discuter de l’avenir de l’Algérie, tout en invitant les Algériens à adhérer à cet effort national.

Il a dans ce sens souligné que des rencontres ont eu lieu, sans préciser les parties qui ont pris part à ces réunions, annonçant qu’au moins 90% des partis siégeant à l’Assemblée populaire nationale (APN) sont représentés dans cette initiative, ainsi que près de 80% des organisations syndicales.

M. Bengrina a indiqué que l’initiative intervient au moment où de sérieuses menaces pèsent sur l’Algérie, de l’intérieur comme de l’extérieur, nécessitant un urgent travail de rassemblement et un resserrement des rangs.

Il a notamment plaidé pour le renforcement du front interne face aux « multiples menaces », qui visent la stabilité du pays, particulièrement celles qui proviennent du Maroc, qui vise à déstabiliser l’Etat en injectant au quotidien des tonnes de drogues via les frontières.

Par ailleurs, M. Bengrina a confirmé la participation de son parti à la prochaine élection présidentielle, qui devrait avoir lieu en décembre 2024, expliquant qu’il incombe au Conseil consultatif du parti de trancher sur la nature de cette participation, soit à travers une candidature directe ou en adhérant à une alliance ou en soutenant un candidat.