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Op-Ed

Benghebrit, les hydrocarbures et la Révolution

La visite du Premier ministre à Constantine avait-elle un message particulier si ce n’est celui de recadrer désormais l’intérêt des Algériens sur les futures orientations que compte adopter le gouvernement ? Trois sujets font en tout cas présentement partie du lot des priorités de Sellal et de son équipe : l’éducation et la polémique que suscitent les langues, la relance de l’économie trop dépendante des hydrocarbures et le resserrement des rangs comme au bon vieux temps… de la Révolution.
Primo, l’enseignement dans sa globalité.

Le Premier ministre, qui a fait une l’apparition bien soignée pour les besoins des caméras, avec la présence à ses côtés des ministres de l’Education et de l’Enseignement supérieur, tout en se gardant d’apporter un soutien clair à Mme Benghebrit, a tout de même tenté un recadrage autour du sujet relatif à l’introduction de la derdja qui suscite encore, à deux semaines du début de l’année scolaire, la polémique aussi bien au sein de la classe politique que chez les professionnels de l’éducation.

Sellal a fait un rappel à l’ordre, à tous ceux qui doutent des choix adoptés par l’Algérie, que l’arabe et le tamazight sont les langues officielles de la nation et que ce choix est définitif, dans une tentative de calmer les esprits un peu trop chauffés des défenseurs de la langue du Coran. Sellal leur a rappelé que la conférence tenue cet été sur l’éducation ne constitue qu’un cadre consultatif et un espace de proposition et que seules les autorités sont habilitées à trancher le sujet.

Secundo, durant cette faste décennie, le pouvoir avait habitué les habitants d’une cité mise sous les lampions médiatiques, le temps d’une virée in situ d’un responsable de haut rang, au mieux d’une inauguration tambour battant, sinon à des poses de premières pierres d’un chantier annonçant un futur projet structurant ou d’intérêt général.

La récente visite de Sellal dans la ville des Ponts « gâtée » pourtant par les autorités pour recevoir des dizaines de projets pour 2015, en sa qualité de capitale de la culture arabe, a laissé sur leur faim les habitants de la cité millénaire. Sur les 70 projets annoncés dont certains pourtant entamés il y a plusieurs années, seuls quatre ont été livrés en avril dernier, renvoyant ainsi aux calendes grecques tous les autres. Un signe on ne peut plus clair que le temps des kermesses et des gaspillages est bien révolu et que désormais les maigres sous que rapporte le sous-sol seront placés utilement.

La relance de la filière hors hydrocarbures est le seul moyen salvateur pour une économie qui semble se diriger droit vers une crise aux contours imprévisibles. La visite effectuée à Saidal et dans un centre anti-cancer privé constituent à cet effet un signal que le Premier ministre a voulu fort pour la relance de la machine de production hors énergie, au vu des fluctuations que connaissent les prix de l’or noir. Tertio, l’autre signal fort de cette sortie du chef du l’exécutif est celui du choix de la date du 20 Août, pas du tout fortuit. Un choix qui, sans l’ombre d’un doute, fait un appel à peine voilé au patriotisme des Algériens.

Aussi bien l’attaque du Nord constantinois en 1955 que la tenue du congrès de la Soummam en 1956, chacun des deux événements constitue, aux yeux de nombre d’Algériens, un repère indélébile quant à sa contribution dans le choix des guerriers de la Révolution pour la poursuite du combat entamé en novembre 1954.

Un appel qui, peut-être, fera des réticents parmi ceux, fort heureusement peu nombreux, qui en ont fait jusque-là un fonds de commerce. Toutefois, l’union autour de l’idéal révolutionnaire a toujours été de mise, d’autant qu’en ces temps peu amènes l’instabilité qui secoue les voisins aussi bien à l’Est qu’au Sud et les menaces de contrebande à l’Ouest exigent une vigilance accrue.

Mais sur ce sujet, c’est le président de la République lui-même qui s’est chargé de délivrer un message. Bouteflika a exhorté le peuple à faire barrage aux ennemis de la nation en appelant au resserrement des rangs face au terrorisme, dans un message lu en son nom à partir de la capitale de la culture arabe par le ministre de la Culture.

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