Belkacem Sahli: «La lutte contre la corruption est une question de culture»
C’est la salle du »Petit Théâtre » de la maison de la Culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou que le secrétaire général de l’Alliance nationale démocratique (ANR), Belkacem Sahli, a choisi, ce samedi, pour développer un discours sur la situation du pays, avec pour comme toile de fond les élections législatives prévues pour le 12 juin prochain, et ce en dépit d’une assistance très peu nombreuse (20 personnes dont cinq policiers).
L’orateur n’a pas caché la situation délicate que vit le pays, et ce tant sur les plans économique, social et politique. Il faut reconnaître que Belkacem Sahli, contrairement à ses discours d’autrefois, marqués par une volonté de caresser les décideurs du pays dans le sens du poil, s’est montré ce samedi plus dur et plus explicite.
En effet, le secrétaire général de l’ANR n’a pas caché son mécontentement devant «la mise à l’écart» des partis politiques pour faire monter à leur détriment ces organisations dites de la société civile. «Si l’on ferme les médias aux personnels politiques et qu’on ne leur assure pas une réelle formation politique, il ne peut être attendu, dans ces conditions, que la faiblesse de leur rendement», a-t-il assuré. Abordant le volet portant sur la Constitution, l’orateur a reconnu que son contenu est de qualité mais «son efficacité ne peut être constatable qu’à long terme».
S’agissant de l’Observatoire de la société civile, Belkacem Sahli, après avoir relevé ses missions et son rôle que, théoriquement, il devrait jouer dans la société, a salué l’initiative mais a conditionné sa réussite par la compétence de ses membres et l’efficacité de ses mécanismes fonctionnels. «Dans ce sens, nous souhaitons voir ses membres élus et non désignés par l’appareil d’Etat», a-t-il ajouté. « L’ANR ne peut que saluer une société civile bien réelle dans la mesure où elle assure un contre-pouvoir», a-t-il expliqué.
A une question posée par un membre de l’assistance concernant la meilleure d’assurer une réelle lutte contre la corruption, le secrétaire général de l’ANR a répondu que la lutte contre la corruption «est avant tout une question de culture. C’est pendant sa tendre enfance qu’on doit apprendre au citoyen le négativisme de la corruption et le positivisme de se contenter de ce que l’on a gagné».
Il a ajouté que la lutte contre ce phénomène destructeur dépend également de l’indépendance de la justice, de la solidité des institutions de la République et, bien sûr, de la bonne moralité de la société.
Enfin, Belkacem Sahli a cité la numérisation comme excellent outil de lutte contre la corruption dès lors que tous les marchés et tous les dossiers susceptibles de contenir le sceau financier seront identifiés et connus de toutes les parties concernées.
Cependant, l’orateur a admis qu’il ne sera jamais mis fin, dans l’absolu, à la corruption. «Toujours est-il cependant, avec l’indépendance de la justice et la politique de la transparence, ce phénomène sera considérablement réduit», a relevé l’orateur, avant de promettre à l’assistance qu’il reviendra à Tizi Ouzou dans le cadre de la campagne électorale pour les législatives.