Belhimer charge l’ambassadeur français
L’ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette, fait l’objet d’une vive polémique depuis quelques jours en Algérie. Plusieurs personnalités politiques ont notamment accusé le diplomate français d’être à l’origine de «manœuvres douteuses» visant à porter atteinte à la stabilité de l’Algérie.
Après plusieurs jours de silence, le gouvernement algérien s’est exprimé sur cette question par le biais de son ministre de la Communication et porte-parole, Amar Belhimer. Celui-ci s’est exprimé vendredi dernier sur les «agissements controversés» de l’ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette, dans un entretien accordé au média libanais Almayadeen.net.
Le ministre a indiqué qu’il «existe des normes internationales et des pratiques diplomatiques convenues que toute représentation étrangère, dans n’importe quel pays, doit respecter». Dans le cas contraire, M. Belhimer estime que cela est considéré comme «un comportement inapproprié, et ces personnes deviennent indésirables».
Selon M. Belhimer, «aucun diplomate, y compris l’actuel ambassadeur de France, ne peut ignorer ces règles de base dans la pratique diplomatique sinon il sera soumis aux mesures souveraines en vigueur du pays hôte. Par respect de ces règles, et conformément à celles-ci, tout diplomate peut rencontrer les parties officielles ou les parties de l’opposition autorisées. L’impérialisme est un mauvais élève».
Concernant la position officielle du gouvernement algérien sur les agissements diplomatiques et médiatiques de la France, le ministre a cité la citation de général Giap, héros de la guerre d’indépendance du Vietnam. Selon lui, ce dernier avait tout à fait raison en disant que «l’impérialisme est un mauvais élève», et cela s’applique parfaitement au comportement de la France vis-à-vis de l’Algérie.
«Comme toujours, nous réitérons clairement notre rejet catégorique aux propositions françaises, d’autant que leur période de transition est rejetée dans la forme et dans le fond», a ajouté M. Belhimer. «Cela n’apportera que le chaos et du sang, tel que l’a déclaré le président Tebboune, et parce que le peuple algérien les a affrontées avec les choix constitutionnels», a souligné le porte-parole du gouvernement. Outre la polémique autour de François Gouyette, Amar Belhimer a également commenté plusieurs autres questions d’actualité, dont la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Sur cette question, il a indiqué que le pas franchi par le Maroc était «prévisible».
«Nous avons suivi la situation de près et nous traiterons cette question avec le sérieux qui convient à notre pays», a déclaré le porte-parole du gouvernement. «Si le Maroc aspire à atteindre des objectifs politiques avec la normalisation, ou à obtenir un changement dans notre politique vis-à-vis des causes justes, alors, il est dans l’illusion», a-t-il ajouté.