Belaïd réitère son attachement à la solution constitutionnelle
La solution à la crise qui secoue le pays doit être puisée dans la Constitution en organisant le plus tôt possible l’élection présidentielle. C’est ce qui ressort de l’intervention du président du Front El Moustaqbal, Abdelaziz Belaïd, invité dimanche du forum d’El Moudjahid.
Après avoir été reçu par le chef de l’Etat Abdelkader Bensalah, le leader du Front El Moustaqbal adoptait un comportement « défensif » pour répondre aux questions des journalistes, indiquant que leur rencontre n’était pas secrète et rentre dans le cadre du dialogue que son parti a toujours prôné comme solution à tous les dilemmes. « Le Front El Moustaqbal a rencontré et rencontrera les institutions de la République et toutes les parties sans exclusion ». « Nous n’accepterons pas qu’on nous donne des leçons de nationalisme. Nous voulions un vrai dialogue et notre rencontre avec le chef de l’Etat n’est pas une démarche secrète ».
A propos du contenu de la rencontre en question, l’invité du forum a affirmé qu’il a été question de suggérer une commission nationale indépendante dans son fonctionnement et sur le plan financier.
Cette commission, estime Belaïd, sera un instrument démocratique en mesure de garantir la transparence et l’intégrité des échéances présidentielles, en prenant en charge tout le processus électoral sans l’intervention de l’administration, d’autant qu’elle devrait regrouper les représentants de la société civile, la classe politique.
Il a considéré dans le même sillage que c’est la « seule et unique solution » pour respecter la souveraineté du peuple comme il est stipulé dans l’article « 7 » de la Constitution. Tout en exprimant son soutien au mouvement populaire du 22 février dernier, le chef du Front El Moustaqbal souligne l’importance de recourir à la Constitution qui permet, dit-il, de changer les têtes contestées par le peuple et de trouver une issue de crise « algérienne » et faire ainsi barrage à toute tentative d’ingérence étrangère.
Pour Abdelaziz Belaïd, la situation se complique davantage au fil des semaines et le retrait de la classe politique ne fait qu’empoisonner la scène politique et accentuer la détérioration de notre économie. « Il faut que les partis politiques bougent et privilégient la voie du dialogue », préconise-t-il.
Tout en affirmant la « bonne foi » du chef de l’Etat de trouver une solution, l’intervenant juge que le moment n’est pas opportun de procéder à la chasse aux sorcières. « Nous pouvons patienter une période de trois mois et élire un nouveau Président qui veillera à la satisfaction des revendications du peuple à travers une feuille de route émanant de toutes les parties sans exclusion », insiste-t-il.
Abdelaziz Belaïd confirme sa participation à la rencontre « consultative » devant réunir le chef de l’Etat par intérim avec les différentes formations politiques, au moment où la majorité écrasante des partis la boycotte, s’adossant au fait qu’il s’agit d’emblée d’une manœuvre sentant le recyclage du système en place.
Aziza Mehdid