Béjaïa : Détermination inébranlable chez les manifestants

Rien ne semble arrêter ce mouvement populaire pacifique dans sa revendication d’un Etat de droit et démocratique. En témoigne encore une fois la forte mobilisation de ce vendredi dans toutes les artères de Béjaia. La contestation populaire née le 16 et le 22 février dernier ne s’estompe pas ; elle ne s’essouffle pas non plus. Tous les pronostics sont mis en échec, car la chaleur de ce vendredi n’a pas eu raison des manifestants qui ont convergé en masse vers la ville de Béjaïa depuis les quatre coins de la wilaya. Des dizaines de milliers de personnes, voire plus, ont manifesté comme d’habitude et pour le 19e vendredi consécutif, sous un soleil de plomb pour réclamer un changement radical du régime politique et l’instauration d‘un Etat de droit démocratique et populaire selon les principes de novembre et de la plate-forme de la Soummam.
Toutes les catégories de personnes étaient présentes hier : femmes, hommes, vieilles personnes, jeunes. Ils ont arboré l’emblème national et l’emblème identitaire amazigh comme d’habitude, réaffirmant leur attachement à l’unité nationale et exigeant la libération des manifestants arrêtés lors de la 18e manifestation à Alger et incarcérés depuis pour des chefs d’accusation d’atteinte à l’unité et à l’emblème national. A ce titre plusieurs marches de soutien et de solidarité avec les détenus ont été organisées au courant de la semaine dernière à Béjaïa, notamment à Tazmalt et Béni Maouche, deux villes comptant deux détenus.
Des slogans ont été scandés et des banderoles arborées en faveur de la libération de ces derniers : « libérez les détenus ». Les manifestants ont été très hostiles aussi à l’égard des décideurs et du régime et ses symboles, exigeant du pouvoir d’aller vers un processus de changement de régime pour aboutir à des élections transparentes et crédibles en vue de sortir le pays de la crise dans lequel il est empêtré depuis des décennies au point que la situation du pays est près du gouffre. « Assa Azeka Tamazight thela thela », « Pouvoir criminel », « On veut la démocratie », Enidhal enidhal heta yesqout enidhame » ; « la lutte continue jusqu’à la chute du régime », « Mazalaghe dhimazighen », « Ayimoukhar thetcham thamurt, « Ulac smah ulac », « Pouvoir criminel, pouvoir assassin », « Dawla madania machi askaria, « Etat civil non pas militaire », « Djazaïr Houra Dimoucratia ou Algérie libre et démocratique », « Libérez l’Algérie », « Anedou Anedou alema Yeghli udhavu, « Pouvoir criminel », « Bled Bledna n’dirou Rayna » « Libérez les détenus, libérez l’Algérie », des slogans scandés à gorge déployée comme d‘habitude.
La détermination des manifestants est de poursuivre la contestation jusqu’à l’avènement d’une nouvelle république et l’instauration d’un Etat démocratique et populaire qui incarne le vœu des citoyens tel que formulé clairement dans les articles 7 et 8 de la Constitution. Les manifestants réclament à travers des banderoles et des slogans « la mise en œuvre d’un processus de sortie de crise à travers une solution consensuelle qui puisse mettre fin au statu quo dans lequel est plongé le pays ».
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