Bedoui : plusieurs réseaux de harraga démantelés

Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, a indiqué devant les élus de l’APN, ce jeudi, que les services de sécurité ont démantelé plusieurs réseaux spécialisés dans l’émigration clandestine. Les mis en cause ont été présentés à la justice, a déclaré le ministre.
Interpellé par un député lors d’une séance plénière sur l’approche du gouvernement quant au phénomène de la migration clandestine, Bedoui estime que « la migration clandestine à partir de l’Algérie concerne une petite catégorie d’Algériens par rapport au grand nombre de migrants clandestins étrangers qui se trouvent en Algérie », affirmant que des « réseaux spécialisés sont à l’origine de ce phénomène et que les services de sécurité ont démantelé nombre de ces réseaux ». Le ministre de l’Intérieur réitère l’engagement du gouvernement à faire face à ce fléau. « Le gouvernement ne ménage aucun effort en matière de lutte et de prévention contre ce phénomène, notamment l’année dernière », a soutenu le ministre. Il indiqué la mise en place « de mécanismes urgents » pour y faire face « en adoptant un plan d’action commun avec les différents secteurs et services concernés, en vue d’empêcher les tentatives de migration clandestine et d’éviter aux jeunes de risquer leur vie et de se lancer dans une aventure aux conséquences désastreuses », poursuit-il. En 2017, les gardes-côtes algériens ont déjoué plus de 3 000 tentatives de départs. Des chiffres bien en dessous des départs sub-sahariens mais qui témoignent d’un fléau social.
De plus en plus de jeunes tentent la traversée jusqu’en Espagne. Il a cité à ce titre « les mesures sécuritaires et administratives qui ont été prises, tels que l’intensification des investigations et enquêtes sécuritaires, le contrôle périodique des magasins spécialisés dans la vente d’équipements utilisés dans la fabrication des bâteaux, ainsi que d’autres mesures en cours ». Selon Bedoui, et en se basant sur des études menées par les services spécialisés, les conditions socio-économiques inadéquates ne sont pas souvent le motif de ce choix, mais plutôt la recherche du gain facile et d’un statut social.
C’est dans cette optique qu’il a évoqué la démarche des autorités adoptant « une politique anticipée qui aide les jeunes chômeurs à l’accès au monde du travail, et l’appui à la création de start-up et de projets d’investissement, permettant ainsi à beaucoup de jeunes de réaliser leurs ambitions », outre les actions de sensibilisation au profit de cette catégorie, ajoute-t-il. S’agissant de la migration clandestine en provenance des pays du Sahel, le ministre a précisé que l’Algérie « croit, d’un point de vue humanitaire, que les immigrés clandestins sont contraints de se rendre en Algérie et dans d’autres pays en quête de sécurité et de conditions de vie meilleures ». Néanmoins, il a fortement déploré « l’exploitation de ces migrants par les réseaux criminels ». Une situation qui « menace notre sécurité et la stabilité de notre société », explique Bedoui, qui rappelle tout de même les efforts consentis par l’Etat quant à la prise en charge des immigrés clandestins.
Il a aussi fait état du « rapatriement de près de 27 000 ressortissants étrangers en trois ans, résidant illégalement en Algérie, à la demande de leurs pays d’origine », a-t-il précisé. Il a par ailleurs souligné la poursuite de l’opération de rapatriement dans le respect total des droits de l’homme, en réponse aux campagnes accusant l’Algérie de maltraitance de ces migrants. L’Algérie a cependant reporté la signature du Protocole de libre circulation des personnes pour ne pas ouvrir la voie à la migration clandestine. Et ce lors du sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA), consacré au lancement officiel de la Zone de libre-échange continentale (ZLEC).
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