Bébé brûlé par des colons israéliens : Les arabes silencieux, les occidentaux indignés
Nouveau crime gratuit et barbare du sionisme israélien. Un bébé palestinien a été brûlé vif et ses parents et son frère gravement blessés hier lorsque des colons israéliens ont incendié leur maison en Cisjordanie occupée. En difficulté sur le plan international, Tel Aviv tente de trouver une échappatoire en qualifiant l’attaque de « terroriste ». Les Palestiniens, eux, veulent porter l’affaire devant la justice internationale.
Justement, ce qualificatif de « terroriste » est très rare et les condamnations des dirigeants israéliens, le Premier ministre de droite Benjamin Netanyahu en tête, n’ont pas convaincu les Palestiniens qui ont tenu le gouvernement israélien « entièrement responsable » de la mort du bébé en raison de « l’impunité accordée aux colons ».
Le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé qu’Israël devra répondre de ce nouveau « crime de guerre » devant la Cour pénale internationale (CPI). « Nous préparons immédiatement le dossier qui sera soumis à la CPI », a-t-il dit, dénonçant « les crimes de guerre et les crimes contre l’Humanité commis chaque jour par des Israéliens » Des centaines de Palestiniens ont commencé à manifester à Ramallah, en Cisjordanie occupée, et à Gaza à la sortie des mosquées. Plusieurs milliers d’autres personnes ont défilé dans le village de Douma lors des funérailles du bébé Ali Dawabcheh, un an et demi, son petit corps enveloppé dans un drapeau palestinien porté à bout de bras.
Le groupe Jihad islamique ainsi que les mouvements palestiniens de gauche ont appelé à des protestations, tandis que le Hamas a promis « une punition à la hauteur de ce crime » qui « fait des soldats de l’occupant et des colons des cibles légitimes partout ».
Hier à l’aube, selon des responsables de sécurité palestiniens et israéliens, des colons ont jeté des cocktails Molotov par les fenêtres, ouvertes en raison de la chaleur estivale, de deux maisons du village de Douma près de Naplouse dans le nord de la Cisjordanie occupée, dont celle de la famille Dawabcheh.
Sur les murs ils ont inscrit « le prix à payer », « vengeance » et dessiné une étoile de David avant de s’enfuir en direction d’une colonie voisine, Maale Ephraïm, a-t-on ajouté.
Le bébé Ali Dawabcheh, un an et demi, a été brûlé vif. Quatre de ses proches, dont sa mère Riham, 26 ans, son père Saad et son frère Ahmed, quatre ans, ont été blessés et transférés vers un hôpital israélien.
La mère, avec des brûlures au troisième degré sur 90% du corps, le père, sur 80% du corps et leur fils Ahmed, quatre ans, à 60%, sont désormais tous trois « en danger de mort », selon des médecins israéliens. Un quatrième blessé, une fillette selon certaines sources, était également hospitalisée. « Ils sont sortis de la maison, suffocant, dans un état déplorable », a affirmé un témoin à la télévision palestinienne.
Depuis des années, des activistes de l’extrême droite israélienne ou des colons se livrent, sous le label du « prix à payer », à des agressions et des actes de vandalisme contre des Palestiniens et des Arabes israéliens, des lieux de culte musulmans et chrétiens, ou même des soldats israéliens. La plupart des agressions sont restées impunies.
« C’est un acte de terrorisme en tout point », a dénoncé Benyamin Netanyahu, son ministre de la Défense Moshé Yaalon condamnant des « terroristes juifs ».
Le Premier ministre israélien, dont le discours est lui-même fasciste, anti-palestinien primaire et terroriste, a donné ordre aux « forces de sécurité d’utiliser tous les moyens pour arrêter les meurtriers et les traduire en justice », selon un communiqué officiel. Quand l’hôpital se moque de la charité !
Réponse du berger à la bergère. Saëb Erakat, numéro deux de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), a estimé qu’« on ne peut dissocier cette attaque barbare » d’un « gouvernement qui représente une coalition pour la colonisation et l’apartheid ».
Pour Yaariv Oppenheimer, dirigeant de la Paix Maintenant, une ONGONG Une organisation non gouvernementale (ONG) est une association à but non lucratif, d'intérêt public, qui ne relève ni de l'État, ni d'institutions internationales israélienne opposée à la colonisation des territoires palestiniens, ce genre « d’agressions de la part des colons est devenue une véritable épidémie », notamment du fait de « l’indulgence dont fait preuve le gouvernement envers les violences anti-palestiniennes et les discours de haine ».
En mai, l’organisation israélienne Yesh Din estimait que 85,3% des plaintes de Palestiniens après des attaques de colons étaient classées sans suite et seules 7,4% des plaintes conduisent à des actes d’accusation et seulement un tiers des poursuites à une condamnation.