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Sports

«Beaucoup de choses sont à revoir au sein de notre handball»

«Beaucoup de choses sont à revoir  au sein de notre handball»

Quand nous avons rencontré Salim Nedjel à Paris, le moment était propice pour parler du PS-G handball mais aussi du jeu à sept national. L’ex-baroudeur des Verts occupe aujourd’hui une place très importante au sein d’un club qui n’est plus à présenter, le Paris Saint Germain handball. Formateur dans les jeunes catégories au sein de ce prestigieux club depuis plus de huit années, Salim entraîne aussi les seniors de l’équipe 2 du PS-G qui joue l’accession. Entretien !

Le Jeune Indépendant : Salim, c’est un plaisir de vous retrouver aujourd’hui. Sans plus tarder, on entame l’entrevue. Vous vous sentez comment à Paris ?

Salim Nadjel : se passe super bien. Nous sommes deuxièmes au classement derrière Billy Montigny, donc nous les recevons prochainement. Nous devons réaliser un bon résultat même si, au final, il y a deux équipes, qui accèderont en Nationale 1. Ce n’était pas mon objectif au début, quand j’ai repris l’équipe, mais là, franchement, ça se passe super bien. Je n’ai pas eu beaucoup de blessés cette saison, j’ai vraiment de la chance. Nous travaille bien et les résultats sont là. Mais je pense que, maintenant, il nous faut aller jusqu’au bout, notamment lors de la dernière journée face à Billy Montigny.

Aujourd’hui, à quelques journées de la fin de la saison, peut-on affirmer que l’accession est devenue un objectif ?

Ah oui. Comme je l’ai dit, au début, ce n’était pas un objectif car les dirigeants tablaient sur le maintien. Mais maintenant que les résultats ont suivi, nous n’allons pas jouer petits bras. Vous savez, nous pouvons gagner un match et nous retrouver en Nationale 1 car nous le méritons, au vu de notre parcours cette saison.

Un grand club, une grande ville, un engouement particulier pour le handball. Ça-se passe comment au PS-G en matière de formation ?

« En fait, les joueurs que j’ai sous ma coupe savent très bien qu’ils n’auront jamais la chance de jouer dans l’équipe première car l’objectif des dirigeants qataris du PS-G, c’est d’aller chercher la Ligue des champions et de tout rafler sur leur chemin.

Nous les préparons pour qu’ils aient la chance de jouer dans des clubs de première division, dans la région parisienne, comme Tremblay, Créteil, Ivry, voire des équipes de D2 avec un objectif de monter en première division. Ils le savent nous avons les mêmes moyens matériels que ceux de l’équipe Pro et ça, c’est un plus pour nous.
Nous allons parler un peu de la dernière prestation de notre équipe nationale au Mondial de Doha.

Vous étiez présent, alors, avec un peu de recul, quel est votre constat ?

Je ne vous le cache pas, j’étais le premier à être déçu j’ai commenté le premier match contre l’Egypte et l’image qui me reste à l’esprit, ce sont des joueurs qui baissent les bras au bout de dix minutes de jeu. Je ne suis d’ailleurs pas le seul à avoir remarqué ça. Déjà, perdre contre l’Egypte tout en étant champion d’Afrique, est catastrophique.

Maintenant que nous avons perdu de cette manière, je pense qu’il n’y a rien à dire. Par la suite, nos handballeurs ont quelque peu rectifié le tir contre l’Islande où ils avaient fait un excellent début de match avant de s’incliner en seconde période. Le seul bon match que notre équipe nationale réalisé, c’est celui contre la France, qui reste un match de référence. Nos joueurs étaient techniquement et physiquement très corrects ce jour-là.

Maintenant, je dois dire que le coach a une très grosse responsabilité. Quand on gagne, ce sont généralement les joueurs qu’on félicite et quand on perd, pourquoi dit on que c’est la faute de coach.

On ne peut rien reprocher à Rédha Zeguelli car il a tout fait, tout donné pour réaliser un bon Mondial. A mon avis, et c’es-là avis personnel qui n’a rien à voir avec ce qu’ont di les autres, il aurait du procéder à des changements dans l’équipe car il y avait plein de jeunes joueurs sur le banc qu’il aurait fallu faire jouer pour qu’ils gagnent de l’expérience. C’était-là le seul moyen pour créer de la concurrence entre ces jeunes et ceux qui ont un statut de titulaire à part entière.

Aujourd’hui, qu’est-ce qui manque à notre équipe nationale pour rivaliser avec les grandes nations ou, à un degré moindre, laisser une très bonne impression comme l’ont fait par le passé la Tunisie et l’Egypte ?

« Ce qui nous manque déjà, c’est la rage de vaincre. C’est là la carte d’identité des Algériens. Les anciens de l’équipe nationale ont aussi joué contre les grandes nations et ils ont toujours cette rage, ce qui a fait qu’ils ont su tirer leur épingle du jeu et que les scores étaient étriqués. Pour ma part, je pense que c’est le seul moyen de rivaliser avec des grandes nations du jeu à sept. Il est vrai que nous n’avons pas les mêmes moyens mais il faut. Il faut déjà la retrouver et des joueurs compétents, qui sont prêts à tout donner pour le pays, le drapeau algérien. 

Ensuite, il faut aller chercher les nouvelles techniques pour l’entraînement. Pour le management et s’entourer surtout de gens compétents. C’est très important ».
Nous sommes à 9 mois de la prochaine CAN 2016. L’Algérie partira au Caire dans la peau de détentrice du trophée continental alors qu’il n’y a pas d’entraîneur et qu’aucun stage n’a été effectué ce jour…

Le problème de la Fédération algérienne, c’est qu’ils font toujours les choses, un mois voire deux, du début de la compétition. Une préparation commence bien avant et, normalement, tout doit être passé au peigne fin. Il faut mettre en urgence un coach et un staff technique en place. Un coach tout seul ne pourra rien faire. Il lui faut un adjoint, un préparateur mental aussi, un préparateur physique. Toutes les équipes ont ce staff. Nous avons les moyens un staff technique compétent. Nous nous devons de retrouver cet engagement physique que l’on avait auparavant.

Pour en revenir à la CAN 2016, c’est très difficile d’aller s’imposer là-bas et conserver son titre continental. Les Egyptiens ont réalisé un excellent Mondial et on sent que c’est une équipe d’avenir, pleine de jeunes talents. Avec la ferveur qu’ils ont et la grinta, cela va être très délicat.

Les Egyptiens ne voudront certainement pas louper cette occasion. Pour notre part, notre, objectif est de passer à une prestation positive pour oublier ce qui s’est passé à Doha lors du dernier Mondial. Il faut juste que l’on fasse comprendre aux gens c’était une erreur de notre part, on était mal préparés, Il on n’a et qu’ rien donné sur le terrain, et leur montrer l’ors de la prochaine CAN, ce dont on est capables, sachant qu’on joue généralement deux ou trois matches en coupe d’Afrique, pas comme lors d’un championnat du monde ».

Un staff technique élargi et étoffé serait-il la bonne solution ?
J’ai toujours dit qu’en équipe nationale, c’est toujours un circuit fermé d’entraîneurs. Si ce n’est pas Salah Bouchekriou, encore Rédha Zeguelli ou c’est Boudrali. A un moment donné, ça devient lassant.

Ou nous faisons comme les autres nations et on prend deux anciens joueurs qui ont le niveau un vécu, ou alors il faut chercher un bon entraîneur étranger qui fait un travail remarquable avec son expérience, une méthode différente. Maintenant, échouer avec une équipe, ça arrive à tout le monde. Même les meilleures équipes ont trébuché dans des moments où l’on ne s’y attendait guère. Me concernant, je n’ai rien contre Zeguelli, mais il faudrait peut-être essayer de avec un coach étranger pour voir ce que ça donne, comme le font les responsables de notre football.

Moi, j’ai envie de voir plus du côté de Mohamed Mokrani, de Kader Rahim, de Rabah Soudani et d’autres joueurs qui évoluent aussi en France et qui veulent porter le maillot national. Il faut aller les chercher et non s’asseoir autour d’une table et discuter les bras croisés à ne rien faire.

La FAHB ne vous a-t-elle jamais contacté ou approché pour dénicher des talents, ici en France ?

« Si, une fois. Quand Habib Labane était à la FAHB. On a parlé de ça et avons même préparé un bon programme. La suite, tout le monde la connaît. Maintenant, pour ce qui est de la nouvelle équipe en place, on ne m’a jamais appelé. Pourtant, j’ai toujours dit que j’étais disponible pour aider mon pays. Je n’attends rien en retour de la Fédération algérienne de handball mais pour le bien de mon pays, j’aimerais qu’on nous contacte pour aller chercher ces joueurs-là et trouver un bon coach. Nous côtoyons de grands noms dans un pays qui est champion du monde pour la cinquième fois. Nous pouvons beaucoup pour notre équipe nationale mais nous ne pouvons forcer les responsables de la FAHB ».



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