Barrés par l’Egypte (1-3): Les « Verts » U18 : Au-delà des regrets ?
S’incliner la tête… haute, ça se dit ? Du mauvais français, dans le texte, nos joueurs, sortis avec les honneurs mais avec beaucoup de regrets lorsqu’on regarde le rendement d’ensemble (plus qu’acceptable) devant une véritable machine d’opportunisme avec trois réalisations d’école. Trois balles arrêtées, trois banderilles, une défaite injuste et une leçon magistrale dont devrait tirer profit notre sélection.
L’Algérie n’ira pas en finale et ce n’est pas faute d’avoir essayé car en face il n’y avait une équipe. Solide, solidaire. Qui usera de toutes les ficelles qui font une sélection. Du métier et beaucoup de patience. Les Algériens en voulaient certes énormément, ont joué à fond leurs chances et assumé un tant soit peu leur statut (pas usurpé) d’un des favoris en puissance à cette édition de la Coupe arabe des U18.
Pour y arriver et après une phase de poules plutôt sans problèmes face respectivement au Liban et à la Libye, il fallait, pour la bande à Lacète, enchaîner avec deux grosses pointures. Bien connues et issues de la sous –région maghrébine. Deux traditionnels derbys où le moindre pronostic s’avère souvent osé.
Des débats toujours chauds, de niveau élevé et teintés de passion. D’un trop plein d’émotions.
Que les « Vert s », devant un onze tunisien jamais facile à jouer, ont su maîtriser au terme d’un match à suspense. Réglé sur un petit détail. Une remise en touche, un centre au cordeau, une tête imparable et la libération juste avant la pause-citrons. Un heading, puis une bonne gestion puis la victoire. Petite, longtemps contestée par un adversaire, notamment en seconde mi-temps, dans le coup. Un succès encore une fois précieux et le droit d’aller à la finale dans 90 ultimes minutes qu’on savait, à l’avance, compliquées.
Problématiques, le sort mettant sur leur route un client égyptien qui s’est permis, presque dans les mêmes conditions et les spécificités entourant ce genre de retrouvailles où les cadeaux ne sont pas permis, de lancer un sérieux avertissement en disposant d’un vis-à-vis marocain (un 2-1 net et sans bavure arraché aux tripes) à qui il n’a pas beaucoup manqué pour l’emporter et continuer l’aventure. Averti, et comment, le staff technique algérien, qui n’attendra pas beaucoup (10 petites minutes seulement) pour vérifier, à ses dépens, les craintes d’avant-match en voyant l’infortuné dernier- rempart, Mellala (dans un jour sans et écrasé par la pression de l’affiche) s’en aller une première fois ramasser le cuir du fond de sa cage. Sur une balle arrêtée. Mauvais positionnement de la défense centrale coupable d’oubli et une sortie hasardeuse du gardien. Un premier but suivi d’un second tout d’opportunisme.
Presqu’une copie conforme à l’ouverture du score, les Egyptiens, patients comme on les connaît, profiteront curieusement et à chacun des moments de temps forts des Fennecs pour porter l’estocade. On joue la 40e minute et le retour aux vestiaires n’est pas loin, les deux équipes semblant se neutraliser mais c’était sans compter sur un autre raté d’Oussama Mellala, apparemment touché, lui et ses camarades par l’injuste refus, par l’arbitre, de l’égalisation quand, à la demi-heure de jeu, Amar, sur un joli mouvement offensif pensait justement rétablir l’équilibre en mettant le ballon hors de portée du keeper adverse, manque lamentablement sa sortie. Partie remise puisque, et bon coaching aidant (trois éléments frais font leur entrée côté algérien), les camarades du malheureux Mellala, qui n’est pas au bout de ses peines en commettant une 3e bévue, reviennent bien dans la partie et réduisent (69e) le score par l’intermédiaire de l’inspiré Akhrib qui redonne de l’espoir à son camp et relance le suspense.
Peine perdue finalement, les Egyptiens, restés bien dans le match, tuant définitivement l’explication en profitant de l’incroyable absence de Mellala pour se mettre en sécurité avec un 3e but. Un Mellala qui va se fondre auprès du public des « Verts », une fois la partie terminée et les lampions éteints, en excuses sur les réseaux sociaux de ses « manquements ». Un manque de réalisme du collectif, un gardien hors-jeu et un adversaire égyptien usant d’un métier digne des grands.
Toute la différence était là. Fin de l’aventure et une sortie à regrets pour des U18 qui n’auront pas fait le déplacement d’Arabie saoudite pour rien, car le football algérien a gagné une équipe qu’il serait malheureux d’enterrer trop vite. Une équipe qui a de la graine, du talent à revendre. Reste à tirer les enseignements qu’il faut. Mais tout cela, seul l’avenir nous le dira.