Banque mondiale: l’inflation des denrées alimentaires pèsera sur la croissance de l’Algérie

L’inflation à deux chiffres des prix des denrées alimentaires pèsera sur la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord cette année, entraînant une baisse de la croissance à 3% contre 5,8% l’année dernière. C’est ce qu’a indiqué jeudi la Banque mondiale dans un rapport régional.
Les pays en développement exportateurs de pétrole, dont l’Algérie et l’Irak, devraient connaître une croissance de 2,2 % en 2023, contre 3,9 % en 2022. Le gouvernement algérien prévoyait une croissance de 4,3% pour l’année 2003.
Pour cette année, l’institution de Bretton-Woods prévoit également que la croissance du PIB de la région ralentira à 3 % en 2023, contre 5,8 % en 2022, en raison des retombées de « l’inflation des prix alimentaires de plus de 10 %, (qui augmente) les pressions sur les ménages les plus pauvres, et l’impact de l’insécurité alimentaire pourrait s’étendre aux générations à venir ».
Les analystes de la Banque mondiale soulignent clairement qu’en dépit du fait qu’une baisse du taux d’inflation mondial soit attendue, celui-ci devrait rester au-dessus des niveaux d’avant-pandémie.
« Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, la Banque mondiale estime que chaque augmentation de 1 % du prix des produits alimentaires laisse environ un demi-million de personnes dans la pauvreté, ce qui signifie que depuis le début de la guerre en Ukraine, le nombre de pauvres dans la région a augmenté de plus de 20 millions en raison de la hausse des prix », ont déclaré les analystes.
« La croissance du PIB réel par habitant, une meilleure alternative à la détermination du niveau de vie, ralentira (dans la région), passant de 4,4% en 2022 à 1,6% en 2023 », prédit le rapport, en baisse de -2,8%. Les pays exportateurs de pétrole, qui ont bénéficié de gains inattendus en 2022, « verront également un ralentissement de la croissance, mais il existe toujours un écart important entre les pays à revenu élevé et le reste de la région », a-t-il déclaré.
Le rapport semestriel a révélé que l’inflation des prix alimentaires en glissement annuel dans 16 pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) entre mars et décembre 2022 était en moyenne de 29%. Un taux supérieur au taux d’inflation global, qui a augmenté en moyenne à 19,4% en glissement annuel au cours de cette période, contre 14,8% entre octobre 2021 et février 2022.
Le rapport a mis en garde contre la détérioration de la nutrition causée par les prix élevés des produits de larges consommation devenus inaccessibles pour les couches vulnérables et qui aurait des effets durables sur le développement de l’enfant ainsi que sur les perspectives d’avenir.
« Des politiques audacieuses sont nécessaires dans une région où les jeunes représentent plus de la moitié de la population », a déclaré Ferid Belhadj, vice-président de la Banque mondiale pour la région MENA.
Les économies de la région MENA varient considérablement à savoir pays les exportateurs de pétrole à revenu élevé notamment ceux du Conseil de coopération du Golfe (CCG), les pays en conflit comme la Syrie et le Yémen, les pays importateurs de pétrole comme la Jordanie et le Liban, et les Etats exportateurs de pétrole en développement comme l’Algérie et l’Irak.
La croissance dans le CCG devrait terminer à 3,2 % cette année, contre 7,3 % environ l’année dernière en raison, explique la banque, d’une baisse des prix du pétrole par rapport aux prix en hausse en 2022.
Les pays en développement importateurs de pétrole à l’image du Liban et de la Tunisie devraient connaître une croissance de 2,8 % en 2023 et de 3,1 % en 2024, selon la banque.
La banque souligne que ce rapport périodique ne tient pas compte des répercussions de la décision prise, dimanche dernier, par des pays de l’OPEC+ dont l’Algérie de réduire leurs quotas de production entrainant au demeurant une hausse des prix du baril.
Les prix alimentaires ont atteint des niveaux sans précèdent en 2022 dans le monde et la tendance à la hausse se poursuivra durant l’année 2023.
L’indice des denrées de base dressé par l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) s’est établi en moyenne à 143,7 points, l’an dernier. Soit une hausse de 14,3 % par rapport à 2021 et de près de 9 % par rapport au dernier record – 131,9 – , établi en 2011.
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