Avenir incertain pour les projets non avancés
Après avoir vainement tenté de dissimuler les effets de la crise économique qui affecte le pays en usant de termes tels que la nécessité de la « rationalisation » des dépenses, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a envoyé une nouvelle note aux autorités locales leur enjoignant de faire l’impasse sur les « chantiers dont les travaux n’ont pas atteint 50% d’avancement », révèle le journal arabophone El Bilad sur son site Internet.
La même missive adressée au 48 walis stipule qu’« aucun nouveau projet » ne doit être lancé sans « autorisation expresse du Premier ministre ».
Cette circulaire, qui porte le numéro 4308 000, précise le journal arabophone, n’est pas la première du genre. Au début, Abdelmalek Sellal avait ordonné le gel des projets « dont l’étude n’a pas encore commencé ».
Ensuite, une autre note a été adressée aux responsables locaux leur enjoignant de suspendre « tous les projets non encore lancés ».
La persistance de la crise aurait ainsi amené le chef de l’exécutif à bloquer tous les projets en cours de réalisation, dont les travaux ne sont pas arrivés à moitié. Donc, il faut s’attendre à ce que des centaines, voire des milliers, d’importants chantiers soient mis à l’arrêt dans les prochains jours, avec comme conséquence la suppression de milliers d’emplois.
Ceci d’autant que ces derniers temps sont marqués par le phénomène des arrêts inexpliqués qui frappent des dizaines, voire des centaines de projets d’utilité publique.
Cependant, l’exception qui confirme la règle est sans nul doute le projet de la Grande mosquée d’Alger, doté d’une enveloppe de 1,6 milliard d’euros, selon les estimations du ministre de l’Habitat. Mais les mauvaises langues indiquent que ce projet n’a pas atteint un taux d’avancement de 40%.
Il convient de noter que selon l’avis de beaucoup d’experts l’Algérie excelle ces dernières années dans l’art de la révision à la hausse des coûts de réalisation de projets ainsi que dans les infructuosités dans la passation de marchés publics.
Les observateurs avertis voient, là, les empreintes de la mafia qui gangrène l’économie nationale en épuisant les ressources financières du pays dont les recettes pétrolières sont la seule provenance.