Autosuffisance en blé dur en 2025 : Un objectif réalisable
L’objectif d’atteindre l’autosuffisance en blé dur à la fin de 2025, avec la consécration de 1,6 million d’hectares pour la culture de cette céréale, lors de la campagne labours-semailles 2024/2025, « peut facilement être réalisé », selon le Conseil national interprofessionnel des céréales. Néanmoins, ceci nécessite la mobilisation de tous les efforts ainsi que le concours de plusieurs facteurs.
« C’est un objectif très réalisable si l’on travaille correctement, avec la coopération de tous les secteurs concernés », a affirmé au Jeune Indépendant Abdelghani Benali, secrétaire général du Conseil national interprofessionnel des céréales, selon lequel un rendement estimé entre 45 à 50 millions de quintaux peut être réalisé avec l’exploitation de cette superficie, alors que nos besoins ne dépassent pas les 26 millions de quintaux. L’excédent de production permettra au pays de constituer un stock en ce produit stratégique mais aussi de le renouveler chaque année.
Dans sa déclaration, le SG du Conseil national interprofessionnel des céréales, qui dit que 3,2 millions d’hectares sont consacrés à la culture des céréales au nord du pays, a cependant souligné la nécessité de mobiliser tous les efforts et moyens pour réaliser cet objectif annoncé par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, en application des orientations et des instructions du président de la République, qui a fait part de son engagement de réaliser une autosuffisance « totale et complète » en blé dur vers la fin de l’année 2025.
Benali a, dans ce sens, évoqué un nombre de facteurs à prendre en considération pour réaliser cet objectif fixé par les hautes autorités du pays. Il a, de prime abord, souligné l’importance d’une coordination gouvernementale et l’implication de tous les secteurs concernés.
La qualité des semences mises à la disposition des agriculteurs par la Coopérative des céréales et des légumes secs (CCLS) est importante, selon M. Benali, lequel a tenu à souligner la nécessité de garantir aux agriculteurs la possibilité d’avoir tous les intrants qui leur faut. Le SG de l’Interprofessionnel des céréales a, en outre, souligné la nécessité d’avoir les équipements nécessaires, signalant, dans ce sens, un problème de disponibilité et de cherté de la pièce détachée, ce qui peut constituer un obstacle pour les agriculteurs.
Evoquant le problème des lenteurs administratives qui retardent les agriculteurs, il a insisté sur l’implication des banques mais aussi du secteur des assurances. « Les banques sont appelées à jouer un grand rôle et à accompagner les agriculteurs en accordant des crédits et, pourquoi pas, fermer les yeux sur les échéanciers fixés pour le remboursement des prêts des agriculteurs », a préconisé le SG de l’Interprofessionnel des céréales.
L’absence de ces facteurs peut affecter les rendements, a tenu à souligner l’intervenant, qui a aussi évoqué un autre facteur, non des moindres, pour réaliser l’autosuffisance en blé dur, à savoir le climat. Il a, dans ce sens, rappelé la mission du secteur des assurances, qui doit prendre en charge les dommages climatiques, appelant les agriculteurs à contracter une assurance agricole et à s’assurer contre les aléas météorologiques. Sur ce chapitre, M. Benali a souligné la nécessité de prendre les mesures nécessaires pour faire face au stress hydrique, précisant que la sécheresse a surtout touché les régions ouest du pays.
L’important pour atteindre l’autosuffisance en ce produit stratégique est d’accompagner l’agriculteur qui ambitionne d’avoir de grands rendements pour faire des bénéfices, selon M. Benali, qui a tenu à rappeler que l’on a déjà commencé à préparer le sol dans certaines régions du pays.