Aucune impunité pour les escrocs en col blanc

L’année 2019 a été celle de la lutte contre la corruption par excellence, forcée d’abord par le hirak du 22 février suivi ensuite par les procès intentés contre d’anciens hauts responsables au sein de l’Etat, des hommes politiques et des hommes, impliqués tous dans des affaires de corruption et de blanchiment d’argent, un fait inédit dans les annales de la justice algérienne.
Cette première dans l’Histoire de l’Algérie donne à penser qu’il existe une volonté de changements vers la bonne gouvernance. Ces mutations que connait le pays grâce à la poussée de la rue serviraient de prélude la fin de l’ère de l’impunité en ce sens que d’anciens hauts responsables, à leur tête les deux ex-Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ont été condamnés, respectivement à 15 et 12 ans de prison ferme, de même que d’anciens ministres et hommes d’affaires impliqués dans des affaires de corruption.
La lutte contre ce phénomène est loin d’être une simple campagne de conjoncture, dans la mesure où le nouveau président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’est engagé, au lendemain de son élection, à poursuivre la lutte contre la corruption. Il avait également renouvelé cet engagement dans son discours d’investiture, en précisant que « la grâce présidentielle ne touchera pas les personnes condamnées et impliquées dans des affaires de corruption ».
Ainsi, dans sa feuille de route, le président de la République a mis l’accent sur la lutte « organisée » contre la corruption, déplorant l’esprit de distribution « anarchique » de la rente. Mieux encore, il s’est engagé à restaurer l’autorité de l’Etat à travers la moralisation de la vie politique, la poursuite de la lutte contre la corruption, tout en soulignant la nécessité d’en finir avec « la politique d’impunité et les pratiques liées à la distribution anarchique des recettes pétrolières ».
En début de décembre dernier, le tribunal de Sidi M’hamed avait prononcé des peines allant de l’acquittement à 20 ans de prison ferme assorties d’amendes allant de 100.000 DA à deux (2) millions de DA à l’encontre d’anciens ministres et hommes d’affaires impliqués dans l’affaire du montage automobile qui a causé une perte de plus de 128 milliards de DA au Trésor public.
D’autres procès sont également prévus, ce qui dénote de profondes ramifications du phénomène de la corruption en Algérie.
La lutte contre la corruption, intervenue dans le sillage du mouvement populaire du 22 février 2019, était l’une des principales revendications des Algériens. En ce sens, cette revendication a été inscrite parmi les priorités de l’Etat avec la mobilisation de tous les moyens nécessaires pour éradiquer ce fléau qui a pris des proportions alarmantes ces dernières années et porté atteinte à l’économie nationale.
Cette volonté d’en finir avec ce phénomène a été concrétisée par les changements opérés au niveau institutionnel, à l’instar de la nomination, en mai 2019, d’un nouveau président de l’Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC), Tarek Kour en remplacement de Sebaibi Mohamed.
Les changements ont concerné également l’Office central de la répression de la corruption (OCRC), dont le directeur général, Mokhtar Rahmani, a été remplacé le même mois, par Mokhtar Lakhdari.
Avant-hier seulement, un mémorandum d’entente de coopération entre le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) et l’Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC) a été signé à Alger pour coordonner les efforts et les potentialités et échanger les informations et les expertises entre ces deux organes de lutte contre la corruption et de renforcement des droits de l’Homme.
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