Attaf : « Le sommet tripartite n’est pas une alternative à l’UMA »
La première réunion consultative ayant récemment regroupé, à Tunis, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le président tunisien, Kaïs Saïed, et le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Younes El-Menfi, « n’est pas une alternative de l’UMA». C’est ce qu’a affirmé jeudi le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, lors d’une rencontre avec la presse nationale.
Il a assuré qu’elle n’était motivée par aucune conjoncture particulière et qu’elle n’était pas une alternative à l’Union du Maghreb arabe (UMA). Selon M. Attaf, cette rencontre est une « réussite », assurant que l’Union du Maghreb arabe demeurait « un projet et un objectif historique » et que la porte des consultations restait « ouverte à tous si l’intention et la volonté politiques sont réunies ».
Il a précisé que le président de la République « a envisagé cette initiative depuis longtemps et l’a évoquée avec les dirigeants des pays du Maghreb arabe et leurs ministres des Affaires étrangères lors de leurs différentes visites dans notre pays », faisant remarquer que « l’Afrique du Nord et le Maghreb arabe sont pratiquement la seule région au monde dépourvue d’un mécanisme de consultation régulière et périodique entre les pays de cet espace ». Il a expliqué que le président de la République a toujours insisté sur la création d’un mécanisme pour combler ce vide et faire entendre la voix de la région dans tous les fora internationaux et régionaux.
La région du Maghreb arabe « compte des dossiers qui font l’actualité internationale, comme le dossier libyen et celui de la région sahélo-saharienne », a-t-il dit, regrettant que « tous les pays s’immiscent dans ces dossiers, sauf ceux de la région, qui sont pourtant les premiers concernés ».
« L’Algérie, en sa qualité de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, doit connaître les points de vue des frères sur plusieurs dossiers à l’ordre du jour du Conseil de sécurité, notamment ceux en lien direct avec les pays du Maghreb arabe », a soutenu le ministre, soulignant que « la coordination avec les pays frères dans la région est prioritaire ».
Pour M. Attaf, le sommet tripartite de Tunis a débouché sur « des résultats positifs, notamment dans le volet politique ». Il a ajouté que « le sommet est inédit, en ce sens que les dirigeants des trois pays frères ont eu des discussions cordiales, ouvertes et franches, comme le montre le communiqué final, qui a insisté sur quatre principaux dossiers impactant la vie des citoyens de ces pays, à savoir le développement des régions frontalières, l’énergie, la sécurité alimentaire et la levée des entraves aux échanges commerciaux ». « Il s’agit là des priorités de l’action commune entre les trois pays, en prélude au prochain sommet prévu à Tripoli dans trois mois », a-t-il poursuivi.
Après avoir révélé que le prochain sommet aura lieu à Tripoli dans trois mois, le chef de la diplomatie a évoqué le dossier du Sahel, en affirmant que l’Algérie « ne reste pas les bras croisés face à ce qui se passe dans cette région ». Elle « fait son devoir et assume pleinement ses responsabilités pour garantir la paix et la sécurité dans la région », a-t-il dit.
« Notre pays poursuit les consultations sur les développements dans la région pour remettre les choses sur les rails. C’est la solution politique que l’Algérie a toujours défendue pour régler les problèmes au Mali, au Niger et au Burkina Faso », a-t-il fait savoir.
Il a également affirmé que « la dégradation de la situation dans cette région, politiquement et économiquement, exige la vigilance et l’intensification des efforts ».
Après avoir rappelé que l’Algérie est « le premier pays à avoir réussi à faire passer au Conseil de sécurité une résolution sur un cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza et l’acheminement des aides humanitaires », M. Attaf a assuré que notre pays « poursuivra ses efforts pour l’adhésion pleine et entière de l’Etat de Palestine à l’ONU ».
Sur les relations algéro-françaises, M. Attaf a affirmé qu’« il n’existe aucun problème », rappelant qu’une rencontre est prévue « bientôt avec son homologue français en prévision des prochaines échéances bilatérales ».