Assises régionales de la filière « textile et cuir » à Médéa : Création d’un cluster cuir

La salle de conférences Arslan de l’université Yahia-Farès de Médéa a abrité, jeudi dernier, les 2es assises régionales dédiées à la filière du cuir, organisées sous la houlette de la commission nationale stratégique des industries du textile et du cuir, en présence des autorités locales, des opérateurs économiques venus de plusieurs régions et des représentants des administrations de l’industrie et de l’énergie, du commerce et de la promotion des exportations, de l’environnement, de la douane, des chambres de commerce et d’industrie, du tourisme et de l’artisanat, de l’agriculture…
Tenues sous le patronage du ministre de l’Industrie et la supervision du wali de Médéa, sous le slogan « Réalité et perspectives de développement des industries de transformation du cuir » , les 2es assises régionales ont pour objectif d’offrir un cadre pour « examiner les moyens de développer les industries du textile et du cuir au niveau local, en proposant des solutions pratiques aux différents problèmes auxquels est confronté ce segment industriel stratégique, qui attire la main-d’œuvre et contribue à la création de richesse ».
L’organisation des assises régionales de la filière du cuir à Médéa est dictée par des facteurs liés à l’existence d’un important réseau de fabriques de chaussures, l’ouverture d’un marché hebdomadaire de gros de la chaussure et la position géographique attractive de la wilaya, a indiqué Messaoud Boularès, SG de la wilaya de Médéa.
Dans son intervention, le même responsable a donné quelques chiffres sur la situation de la filière qui, a-t-il indiqué, compte plus de 2 000 unités spécialisées dans la fabrication de produits à base de cuir et plus de 100 artisans activant officiellement dans le secteur du cuir, organisés sous forme de petites et moyennes entreprises, en sus des artisans inscrits auprès de la chambre d’artisanat traditionnel fabriquant des produits de qualité proposés à des prix compétitifs qui attirent une clientèle de tous les coins du pays et même de pays étrangers tels que la Russie et la Turquie.
Pour sa part, le directeur général du développement industriel au ministère de l’Industrie, Salem Ahmed Zaid, a déclaré, en marge des travaux des assises, que « l’objectif est d’organiser les opérateurs économiques activant dans cette filière dans un cluster dédié à l’industrie du cuir, et ce afin de leur permettre de transmettre leurs préoccupations aux autorités locales et nationales car le ministère de l’Industrie compte s’appuyer sur les clusters pour connaître les problèmes et les obstacles rencontrés par les différentes filières et trouver les solutions idoines pour les résoudre, en collaboration avec les autres secteurs et les autres administrations ».
Dans son intervention, Lakhdar Ghoraba, directeur des études auprès du secrétaire général du ministère de l’Industrie, président de la commission nationale de la filière textile et cuir, a expliqué le rôle des clusters dans le renforcement de la chaîne de valeur en matière de production, de sous-traitance, de distribution, de commercialisation, etc. L’objectif est de « réduire les importations anarchiques et l’économie informelle » des produits relevant de la filière, et d’encourager l’exportation de ces produits vers les marchés extérieurs.
Les clusters ont aussi pour vocation d’être des passerelles et des espaces intermédiaires pour le développement de l’innovation et de la recherche, et pour ce faire, il est attendu d’assurer les conditions nécessaires pour le renforcement de la coopération entre les acteurs et le travail collectif dans la recherche de l’innovation, selon le directeur de la veille stratégique au ministère de l’Industrie, Mokdad Agoune.
Le président de la chambre de commerce et d’industrie du Titteri, Mohamed Benrekia, a donné des statistiques, montrant l’importance du réseau de fabriques de chaussures et du nombre d’artisans recensés à travers la wilaya, déplorant en même temps l’inexistence de zones d’activités pour recevoir les investissements dans la filière et dénonçant l’anarchie qui caractérise le marché de la chaussure et du cuir.
Les débats qui ont suivi les exposés ont failli se transformer en tribunes pour certains intervenants, qui ont saisi l’occasion pour s’en prendre à certaines administrations qu’ils désignent pour responsables de la non-performance de l’industrie de la chaussure et du cuir. Mais la situation est vite rentrée dans l’ordre pour se focaliser sur l’enrichissement du projet de création d’un cluster dédié à la filière.
Intervenant dans cet ordre d’idées, un producteur de la wilaya de M’sila a fait part de certaines contraintes en amont de l’activité de transformation du cuir, citant les difficultés liées à la collecte des peaux, l’abattage clandestin, la non-conformité des tueries qui cause des pertes de matière premières (peaux trouées, laine…).
Un fabricant de chaussures de Médéa a évoqué les risques sur la santé provoqués par l’importation anarchique de produits (chaussures) ne répondant pas aux conditions techniques exigées, et qui sont source de problèmes et de maladies, faute de laboratoires de contrôle de ces produits avant leur admission sur le territoire national.
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