APN : Bataille pour les commissions

Sitôt installée, et c’est déjà les vacances. Les parlementaires devront prendre leurs congés obligatoirement jeudi prochain. En effet, la session parlementaire annuelle sera clôturée le 15 juillet après avoir été reportée exceptionnellement en raison de l’installation de la nouvelle assemblée populaire nationale et de ses instances.

Selon la Constitution, le Parlement siège en une session ordinaire par an, d’une durée de 10 mois. Celle-ci commence le deuxième jour ouvrable du mois de septembre et se termine le dernier jour ouvrable du mois de juin.

Après donc l’élection du nouveau président de l’APN et ses vice-présidents, ces trois derniers jours de la session seront consacrés exclusivement à la répartition des commissions permanentes et leurs installations. Cette répartition sera faite sur les six groupes parlementaires. Il existe actuellement douze commissions qui font l’objet d’intenses négociations entres ces groupes partisans. La bataille des commissions était attendue, car il semble que la répartition a été contestée par le FLN et le RND, ainsi que par les indépendants.

Le FLN, tout auréolé de sa première place aux législatives du 12 juin, veut la part du lion. Bien qu’on s’est mis d’accord sur sa présidence de trois commissions, le FLN cherche plutôt les plus « stratégiques », les plus convoitées, comme celle des Affaires étrangères, de la défense, des finances ou des affaires juridiques et administratives.

Au sein de la Chambre basse du parlement, on appelle ces commissions, « d’instances de souveraineté », en raison de leur poids, de leurs influences et de leur forte proximité avec les cercles décisionnels de l’Etat.

Comment se fait la répartition? Selon la tradition parlementaire, c’est au prorata du nombre de sièges obtenus par chaque formation politique. Il est donc attendu que les douze commissions seront réparties d’une manière incontestable. Un premier accord a eu lieu avant-hier au sein du bureau de l’APN. Ainsi, trois commissions iront au FLN et aux indépendants, alors que le MSP et le RND prendront deux. El Bina et El Moustakbel prendront une chacun.

L’enjeu des pourparlers actuels réside dans le choix des commissions spécialisées. Chaque parti veut cibler l’instance la plus convoitée, la plus lourde en termes d’attractivité et d’influence. C’est à ce niveau que des divergences se sont focalisées. Le MSP de Makri ne veut surtout pas lâcher le morceau, en tentant d’arracher le maximum. Son groupe parlementaire tente de bousculer l’équilibre politique actuel, en tirant des sommations dés le début de cette neuvième législature.
Cependant, il faut dire que suite au consensus obtenu la semaine passée lors de l’élection du président de l’APN, il est fort possible que les groupes parlementaires du FLN, du RND et les indépendants vont se mettre d’accord rapidement sur la répartition.

Selon les dernières informations, les partis politiques ne vont perdre du temps pour désigner leurs représentants qui seront affectés au sein de ces commissions, soit comme président ou membres, soit comme rapporteur. Les profils sont déjà dégagés.

Pour le bureau de l’APN, il faut achever ce processus rapidement pour clôturer la session et préparer ainsi la rentrée avec la session annuelle 2021-2022, dont l’ordre du jour sera lourdement chargé. Il est attendu la présentation du programme d’action du Premier ministre, comme le prévoit la Constitution, un vote de confiance, l’adoption de la loi de finances complémentaires et l’annonce des élections locales et de wilayas.