Assassinat Hervé Gourdel : Abominable !
L’otage français Hervé Gourdel, détenu depuis dimanche par le groupe terroriste Jund Al Khalifa, a été exécuté hier après-midi par ses ravisseurs. Le groupe terroriste a mis en œuvre le même mode opératoire que Daech qui exécute ses otages étrangers en les décapitant et en filmant la scène.
Une vidéo a été diffusée par le groupe terroriste sur Internet, montrant cinq terroristes dont l’un d’eux, probablement le chef, lisant une lettre intitulée « Message de sang pour le gouvernement français », montrant sa décapitation. Sur la vidéo, on peut voir Hervé Gourdel, à genou. Il commence par prendre la parole. « Hollande, tu as suivi Obama ».
Puis l’un des djihadistes prend la parole. La France « ne s’est pas contentée de violences au Mali et en Algérie (…), elle a combattu tous ceux qui ont embrassé l’islam ». Ils allongent ensuite le guide et l’égorgent sans que l’on voit précisément l’image. Sa tête est ensuite montrée comme un trophée par le chef du groupe.
C’est la première décapitation enregistrée en Algérie et montrée à la télévision. Même au plus fort de l’insurrection islamiste au début des années 1990, pareille scène n’était montrée au grand public. C’est dire que ce groupe est passé à un stade avancé dans l’horreur et la sauvagerie. L’otage aurait été tué dans la région des Ouaçifs à Tizi Ouzou.
Cette déclaration de guerre arrivait à point nommé pour ces terroristes algériens, issus d’Aqmi, qui avaient profité de l’occasion pour déclarer leur allégeance à l’Etat islamique en Irak et au Levant.
Dans une première vidéo publiée mardi dernier, le groupe Jund-Al-Khalifah a fixé un délai de 24 heures à la France pour renoncer à ses frappes aériennes contre l’État islamique en Irak, sous peine d’égorger l’otage.
En réponse, le président français François Hollande avait rejeté la proposition du groupe terroriste affilié à l’EI. Même si Manuel Valls s’est dit « très inquiet après l’authentification de cette vidéo », il affirme que la France ne cédera pas.
« C’est toute la perfidie du terrorisme que d’avoir recours au chantage, à la mort, de menacer. Si on cède, si on recule d’un pouce, on lui donne cette victoire », a ajouté le Premier ministre. « Je veux convaincre nos concitoyens, non pas leur faire peur, mais les convaincre que jamais nous n’avons fait face à une telle menace, en France et en Europe. »
Des unités de parachutistes se trouvent actuellement sur les lieux à la recherche du corps et des ravisseurs. Dans la première vidéo postée par le groupe terroriste, on peut apercevoir l’otage français au milieu de deux de ses ravisseurs. L’un des membres de l’organisation prend d’abord la parole. Il déclare qu’il donne 24 heures au président François Hollande pour mettre un terme aux attaques aériennes contre Daech en Irak. Sous peine d’égorger l’otage français. Ensuite, c’est au tour d’Hervé Gourdel de prendre la parole.
Il se présente. « Je suis né à Nice, en France. Je suis guide de haute montagne. Je suis arrivé en Algérie le 20 septembre 2014 et je suis depuis hier aux mains d’un groupe armé, commandé par Jund-Al-Khilafah. » Il interpelle ensuite le président François Hollande : « Ce groupe armé me demande de vous faire la demande de ne pas intervenir en Irak. Il me retient en otage. Je vous conjure Monsieur le Président de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour me sortir de ce mauvais pas. »
Le gouvernement français par le biais de son Premier ministre Manuel Valls, a dit attendre la confirmation officielle de la mort de l’otage pour rendre publique sa position. Le groupe terroriste, qui a mis en œuvre sa menace, faute de temps, a peut-être senti le souffle des militaires algériens qui ont ratissé tous les recoins et les grottes de la montagne.
Rappelons qu’au troisième jour de l’enlèvement du touriste français Hervé Gourdel, les éléments de l’Armée nationale populaire (ANP) poursuivaient leurs recherches pour tenter de le retrouver. Quelque 1 500 soldats étaient mobilisés pour ratisser un important périmètre situé entre Tizi N’kouilal et Aswel.
Des troupes d’élite des forces de sécurité participaient également à l’opération. Dans l’après-midi d’hier, le commandant de la Gendarmerie nationale, Ahmed Boustila, et le directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, étaient attendus à Bouira pour évaluer les recherches avec les dirigeants de l’opération en cours et étudier d’autres voies et moyens afin de localiser les ravisseurs et leur otage. Les éléments de l’ANP ont concentré leurs efforts sur les montagnes de Tizi-Ouzou, des Ouacifs jusqu’à Yakourene.