Articles scolaires  : Où sont passés les marchés de la Rahma ?

Alors que le ministre du Commerce, Kamel Rezig, a ordonné au début du mois la mise en place, à partir du 15 août courant, de marchés de proximité Rahma sur tout le territoire national, rien ne pointe à l’horizon.

Ces marchés ou espaces devront assurer la disponibilité des fournitures scolaires à des prix « raisonnables » sauf que ces derniers continuent de connaître une flambée spectaculaire, et les parents peinent à trouver de bonnes occasions.

Vivement attendu par les citoyens, les souks Rahma sont très difficiles à trouver dans la capitale, pour ne pas dire inexistants. D’ailleurs, plusieurs parents ignorent même leur création, et ce faute de communication de la part des autorités concernées. Cependant, il semblerait que l’échec de l’expérience des marchés de proximité du ramadhan et de l’Aïd-el-Adha se répète encore une fois. Les citoyens ont exprimé leur indignation et leur colère suite aux promesses non tenues du ministère du Commerce. 

C’est le cas de Houda, mère de deux enfants scolarisés au primaire, qui a confié au Jeune Indépendant avoir attendu avec impatience ces marchés pour acheter des articles à ces enfants mais ne pas en avoir trouvé à proximité. « Je ne sais pas où je peux les trouver, je suis obligée maintenant d’acheter ce qu’il faut à mes enfants dans les magasins et les librairies où les prix sont excessivement chers et donc hors de ma portée ». Heureusement, dit-elle, qu’elle garde les tabliers et les cartables de l’année dernière. Il est vrai que les marchés Rahma sont une excellente alternative pour les ménages à faibles et moyens revenus et une solution pour atténuer les prix. C’est ce qu’a affirmé Zahia au Jeune Indépendant.

Pour elle c’est une bouée de sauvetage, sauf qu’elle ne sait pas où trouver ces marchés. « Je pense que c’est à l’APC de s’en charger. Il est nécessaire d’afficher les lieux de ces marchés », a-t-elle proposé. Massinissa, quant à lui, ignore totalement leur existence. Il a avoué ne pas avoir entendu parler de ce genre de souk. « J’ai quatre enfants, dont trois au CEM et un au lycée. J’ai déboursé des millions de centimes l’année dernière pour répondre à leurs besoins. Je suis un simple fonctionnaire, les fournitures scolaires sont trop chères », a-t-il déploré. Cependant, après avoir constaté l’absence des marchés Rahma dans la capitale, le Jeune Indépendant a tenté de joindre, à maintes reprises, les services du ministère du Commerce pour avoir plus d’informations sur la question et obtenir des justifications, mais en vain.  

Il convient de noter que les prix des articles scolaires connaissent, à l’approche de la rentrée scolaire, une flambée spectaculaire. Les augmentations qui touchent les fournitures importées oscillent entre 20 % et 100 %. Les tabliers sont cédés entre 1 000 et 2 200 DA. Pour leur part, les prix des cartables varient entre 1 500 DA et 3 000 DA pour les moins chers, et 12 000 DA pour un cartable de bonne qualité. Rappelant que l’APOCE a justifié cette hausse alarmante par l’impact de la crise de la Covid-19 sur l’économie mondiale et l’augmentation du coût des matières premières (par exemple, le prix de la pâte à papier a grimpé de 80 %), mais aussi par l’arrêt de l’activité de plusieurs unités de production locale et le monopole exercé par certains opérateurs.

Dans la librairie de Sofiane à la Grande-Poste, à Alger, les prix des cahiers affichent une très forte progression. Ainsi, le cahier de 96 pages se vend entre 85 DA et 100 DA ; le cahier de 120 pages est à 150 DA ; le cahier de 192 pages à 200 DA et le cahier de 288 pages est cédé à 320 DA.

 Interrogé par le Jeune Indépendant, Sofiane a affirmé que chez les grossistes, le cahier de 32 pages est passé de 18 DA à 28 DA (+55 %) et le cahier de 96 pages a vu son prix bondir de 32 DA à 80 DA (+150 %). Les prix des autres fournitures ne sont pas en reste. Ainsi, la rame de papier coûte désormais 900 DA et les trousses 420 DA.