Arabie Saoudite – Algérie (0 – 2) : Un match référence

L’Algérie a bouclé son stage de Djeddah de la plus belle des manières en s’imposant 2-0 face à l’Arabie Saoudite, lors d’un match amical où la lumière est revenue sur l’ailier Anis Hadj-Moussa.
La première période, d’abord, fut un long moment de flottement. Décousue, sans rythme ni enchaînements, elle a révélé une sélection algérienne en manque total d’inspiration durant les vingt premières minutes. Circuits de jeu grippés, transmissions imprécises, animation absente, l’entame de match des hommes de Vladimir Petkovic fut clairement manquée.
Certes, les vingt dernières minutes du premier acte ont offert quelques éclairs, permettant aux Algériens de se créer plus d’occasions qu’un adversaire pourtant dominateur dans le jeu. Mais l’ensemble demeurait bien loin des standards attendus d’une équipe en route pour la prochaine CAN. Les absences de Bensebaïni, Boudaoui et Amoura ont pesé, sans pour autant déstabiliser un onze aligné avec cohérence.
Le vrai mal était ailleurs, c’est-à-dire dans l’animation et la connexion entre les lignes. Comme souvent depuis l’arrivée de Petkovic, la seconde période a servi de révélateur. Totalement métamorphosés, les Verts ont affiché un tout autre visage, fait de maîtrise, de justesse technique et d’intentions claires. Plus confiants, mieux installés sur le terrain, ils ont su varier les offensives, alternant projections dans la profondeur et attaques placées sur les côtés. Logiquement, cette montée en puissance a fini par se matérialiser au tableau d’affichage. Mahrez a ouvert le score sur penalty à la 74ᵉ minute, après un fauchage de Hadj Moussa dans la surface. Un but venu récompenser une domination désormais nette. La fin de match sera alors à sens unique.
Mieux inspiré, après une partie décousue à l’image de l’équipe, Hadj Moussa s’offre un raid solitaire avant que Rafik Belghali qui, d’un sang-froid admirable, crucifie le portier saoudien pour le 2-0. Lors du précédent match amical face au Zimbabwe, Vladimir Petković avait fait l’unanimité grâce à un système de jeu clair, lisible et séduisant. Un 3-5-2 fidèle à sa bonne formation italienne. Mais contre l’Arabie saoudite ce mardi, le sélectionneur a pris tout le monde à contre-pied avec une approche tactique étonnante, presque déroutante.
Ainsi, l’équipe d’Algérie a évolué avec deux ailiers positionnés… sur le même côté. Une option rarissime au haut niveau, d’autant plus surprenante qu’elle n’était pas dictée par un contexte particulier : c’était bel et bien le choix initial de Petković. Résultat : un flanc droit surchargé où Riyad Mahrez et Anis Hadj Moussa, tous deux intéressants, se retrouvaient dans la même zone, tandis que le côté gauche se vidait totalement. Et pour ne rien laisser au hasard, même Baghded Bounedjah, le numéro 9, permutait par séquences sur ce flanc soudain devenu le centre de gravité du jeu. Seules quelques incursions ponctuelles d’Houssem Aouar ou de Rayan Aït-Nouri sont venues donner un semblant d’occupation au couloir gauche délaissé. Certes, depuis un bon moment, Mohamed Amoura est très influant dans le jeu de l’équipe d’Algérie. Son absence laisse indéniablement des séquelles.
Or, on peine à comprendre la logique du sélectionneur, surtout qu’en l’absence de Mohamed Amoura, le maintien du 3-5-2 semblait être une solution naturelle et cohérente. L’équipe d’Algérie a remporté sa rencontre, mais cette option tactique pour le moins inhabituelle, et qui n’a rien à voir avec les performances du duo Mahrez-Hadj Moussa, s’ajoute à la longue liste des choix discutables de cette trêve internationale.