Après les incertitudes : Le marché du pétrole soulagé
Les prix du pétrole commençaient la semaine en légère hausse ce lundi, les investisseurs se montrant rassurés par le rachat de la banque SVB et la perspective d’une pause du resserrement monétaire de la Fed.
Vers 09H20 GMT (11H20 HEC), le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en mai prenait 0,64% à 75,47 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate pour livraison le même mois, gagnait 0,57% à 75,42 dollars.
Le marché pétrolier semble “soulagé par les récents développements (dans le secteur bancaire), où Credit Suisse a été sauvé de la faillite tandis que la Fed (Réserve fédérale) américaine a indiqué qu’aucune nouvelle hausse des taux d’intérêt n’était à l’ordre du jour”, indiquent les analystes d’Energi Danmark.
La Banque centrale américaine a relevé les taux d’intérêt mercredi d’un quart de point de pourcentage seulement et a en effet signalé qu’elle n’envisageait plus qu’une seule autre hausse de cet ordre à court terme.
De quoi “apporter un certain soutien aux prix en coupant l’herbe sous le pied du dollar”, affirme Stephen Brennock, de PVM Energy.
Et du côté du secteur bancaire, le marché semble légèrement rassuré après l’annonce du rachat de la Silicon Valley Bank (SVB) par la banque américaine First Citizens dans la nuit de dimanche à lundi.
La faillite de SVB début mars avait déclenché un vent de panique dans le secteur bancaire aux États-Unis, avec des répercussions jusqu’en Europe. Vendredi, Deutsche Bank inquiétait particulièrement.
“Cependant, c’est la Chine qui va véritablement changer la donne”, affirme M. Brennock, rappelant que la demande venant du premier importateur de brut au monde n’est pas encore revenue “en force”.
“En attendant, le pessimisme sur la demande découlant des préoccupations bancaires et économiques continuera à peser sur les marchés pétroliers et à maintenir les prix sous pression”, affirme-t-il.
Pour rappel, les prix du pétrole ont chuté vendredi dernier, victimes de la crise de confiance dans le secteur bancaire, qui éloigne les investisseurs des actifs à risque comme les matières premières.
Les craintes quant à la solidité du secteur bancaire ont repris de plus belle vendredi, les Bourses européennes s’inscrivant en fort repli après une nette augmentation du prix de l’assurance contre le risque de défaut (CDS) de plusieurs banques européennes.
Le titre de Deutsche Bank a perdu jusqu’à 13% vendredi pour clôturer en baisse de 8,53%.
“Les inquiétudes bancaires sont de retour et le pétrole est durement touché par un mouvement de fuite vis-à-vis du risque de la part des fonds de couverture et des banques qui réduisent leurs expositions sur le pétrole”, a expliqué Phil Flynn de Price Futures Group.
“On n’assiste pas tant à un repli de la demande de brut qu’à un repli des investissements”, a ajouté le courtier.
Les deux références mondiales du brut ont ainsi perdu une grande partie de leurs gains cette semaine, “les craintes de contagion (dans le secteur bancaire) et les risques de récession continuant à freiner la demande d’actifs plus risqués”, explique Han Tan, analyste d’Exinity.
Depuis la faillite de la banque californienne Silicon Valley Bank (SVB), puis de deux banques régionales américaines, suivi d’autres turbulences en Europe, les investisseurs délaissent les actifs à risque comme les matières premières, malgré des regains de confiance passagers.