Après les frappes contre les Houthis au Yémen : Le pétrole grimpe
Loin de la flambée enregistrée après le début du conflit russo-ukrainien, les prix du pétrole ont grimpé ce vendredi en réaction aux frappes aériennes des Etats-Unis et du Royaume-Uni contre les rebelles Houthis au Yémen. Le baril s’approche des 80 dollars. Une montée plus significative du pétrole n’est cependant pas à écarter d’autant que le risque d’embrasement plane sur la région.
Après les perturbations du trafic maritime ces derniers jours en mer Rouge, qui ont engendré une hausse des prix des tarifs, les frappes aériennes des Etats-Unis et du Royaume-Uni contre les rebelles Houthis au Yémen, perpétrées hier matin, compliquent les choses dans la région. Si le prix du pétrole a enregistré une légère hausse, sachant que les fondamentaux d’offre et de la demande montrent une croissance encore au ralenti, l’embrasement de la situation dans la région peut entraîner une montée significative des prix de l’or noir.
Dans la matinée de ce vendredi, les prix du brut ont évolué, le marché craignant une escalade des tensions au Moyen-Orient, qui pourraient conduire à des ruptures d’approvisionnement en or noir. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, prenait 2,57%, à 79,40 dollars, se rapprochant du seuil des 80 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février, montait de 2,83%, à 74,06 dollars.
Les prix du pétrole grimpent « à la suite de l’attaque des États-Unis et du Royaume-Uni contre plus de 60 cibles rebelles houthies au Yémen », commente Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb.
Ces attaques sont menées par les États-Unis et le Royaume-Uni contre les rebelles Houthis au Yémen en réaction aux attaques contre le trafic maritime en mer Rouge.
Dans une déclaration commune, Washington, Londres et huit de leurs alliés parmi lesquels l’Australie, le Canada et Bahreïn ont souligné que l’opération, menée dans un contexte de forte tension régionale, visait à la « désescalade et à restaurer la stabilité en mer Rouge ».
Ils « espèrent que ces attaques mettront fin aux tirs de roquettes et de drones effectués par les Houthis », poursuit M. Schieldrop, ce qui permettrait ainsi que le pétrole soit acheminé normalement par la mer Rouge, et ferait baisser les prix du brut.
Mais le marché semble au contraire interpréter ces attaques « plutôt comme une escalade avec des représailles probables de la part de l’Iran et de ses alliés », a souligné l’analyste, selon lequel « la température monte dans la région ».
D’après Seb, si la situation empire et que les navires pétroliers se trouvent obligés d’éviter la mer Rouge en contournant l’Afrique, 40 à 80 millions de barils de pétrole supplémentaires seraient alors probablement bloqués en transit.
« Bien que de tels pics de prix alimentés par les risques géopolitiques aient tendance à s’estomper rapidement, les indices pétroliers devraient rester soutenus tant que les marchés restent préoccupés par les risques liés à l’offre », a affirmé Han Tan, analyste chez Exinity.