Après l’élection du 22e président de la FAF: Et maintenant ?

« Je suis un fédérateur, et j’ai besoin de l’aide de tous, pour pouvoir mener à bien cette mission. » C’est, en substance, une des déclarations clefs du nouveau patron du football algérien que 52 voix contre 34 à son malheureux concurrent Abdelhakim Serrar à l’issue d’un scrutin jugé historique, ouvrant droit aux … clefs du bureau de Dely-Brahim.
Importante plus qu’autre chose ? Tout nouveau tout beau mais connaissant parfaitement les problèmes (les travers surtout) qui vont avec, Djahid Zefizef savait ce qui l’attendait avant d’entrer en course face à un sérieux client du nom de Serrar et la confiance placée en lui par une AGE qui a choisi, à une avance plutôt confortable, de confirmer les pronostics de départ. Sait que seul, il ne mènera pas loin la barque.
« Fédérateur », selon sa propre expression, l’ex- manager général veut commencer son mandat de trois ans sur les quatre que son prédécesseur, Amara, n’a pu mener au bout pour cause de démission au sortir du séisme provoqué par l’amère élimination des « Verts » à quelques 20 secondes seulement du Qatar, par une main tendue. Trois ans pour remettre un peu d’ordre si, peut-on comprendre de ses premières impressions à chaud, on l’aidait dans sa mission. Et le message, clair, s’adresse à ceux qui n’ont pas voté pour lui et, plus généralement, les différents acteurs de la scène footballistique nationale.
Notamment et prioritairement, cette éternelle force d’inertie activant en coulisses, tirant sur tout ce qui bouge et empêchant toute tentative de travailler dans la seule direction de l’intérêt général.
Freinent les initiatives en mesure (bridées par les champions de la critique destructive) d’aider à la concrétisation des projets de refonte, beaucoup finissant dans les tiroirs. 52 voix et autant de raisons (on pourra toujours rétorquer que la majorité n’est pas écrasante mais suffisante, de l’avis de tous, pour faire dire aux observateurs que « les urnes ont parlé, la légitimité ne souffre d’aucune contestation ») pour le nouveau boss d’une Faf toujours dans la tourmente et dans l’œil du cyclone, d’éviter de trop regarder derrière et de ruer, si possible, dans les brancards. Pour ne pas perdre de temps.
En s’attaquant, par exemple, à un volet plus que prioritaire, en plus d’unifier les rangs d’une famille footballesque connue pour ne faire dans les sentiments quand il faut « défendre » les acquis des uns et des autres au détriment du développement de la discipline : « Il est important de donner une bonne assise financière à l’instance fédérale » dira-t-il.
Et il ne croit pas si bien dire, lui qui sait que l’instance qu’il est appelé à diriger sur fonds justement (un déficit énorme évalué à près de 134 milliards) de crise financière étouffante.
Avec une trésorerie en souffrance et une marge de manœuvre des plus étroites, la nouvelle équipe dirigeante sait d’entrée de jeu (pas celui, malsain, d’une opposition qui ne manquera pas de se manifester sitôt la formalité de passation de consignes actée) qu’on ne lui fera aucun cadeau. Des projets, le « 22e », en A.
Pas seulement pour l’EN qui, se désole-t-il, est la plus importante, sinon l’unique source de financement, les « Verts », assurant et leur statut (de plus en plus difficilement depuis le retour triomphal d’Egypte avec un sacre en CAN) et une image de marque, une marque déposée, synonyme (jusqu’à quand ?) de réelle bouffée d’oxygène.
« La Fédération doit d’abord songer à diversifier ses sources de financement, pour disposer de plus de moyens à l’avenir, et pouvoir financer ainsi les autres projets qu’elles souhaite réaliser. Mon plan marketing consiste à trouver des créateurs de richesse, et de les encourager à nous financer», espère Zefizef, qui semble mesurer le poids de la mission pour laquelle il a été élu.
« Dans le fair-play total et le respect de l’éthique » insiste-t-il. Au-delà de la « sportivité » et de la « transparence » qui a présidé à une élection qualifiée d’« historique », le chiffre « 22 » portera-t-il chance à la structure en charge de la gestion de notre football avec à sa tête un manager qui dit savoir où il veut aller et avec qui ? En appelant la famille du football à s’unir autour de son programme pour « donner une nouvelle impulsion au sport roi en Algérie », Zefizef, s’il a marqué des points, devrait toutefois et vite, marquer son territoire s’il veut maîtriser son sujet.
En ne sombrant pas dans les discours stériles aux seules fins de plaire à tout le monde. Ne pas oublier qu’il atterrit sur un terrain miné où il risque gros. En passant à côté de son propre programme. Ce que le public, qui ne pardonnera pas de nouveaux scandales ou compromissions, attend d’un gestionnaire qui semble avoir tout pour ne pas décevoir ses attentes. Et elles sont immenses. Nous demandons à voir.
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