PSG-Basaksehir: le monde du sport contre le racisme
L’interruption mardi du match de Ligue des champions entre le Paris SG et le Basaksehir Istanbul suite à des propos racistes d’un arbitre, est un événement rare et « particulièrement frappant » qui pourrait être un tournant dans la lutte contre les discriminations dans le football.
Ce geste, d’une dimension inédite et d’une incroyable portée, reçoit un soutien unanime du monde sportif, qui espère que cette réaction fera date pour évincer le racisme des stades.
Ce match de la 6e journée du groupe H de l’épreuve européenne doit redémarrer mercredi en début de soirée (18H55), où il s’était arrêté la veille, à la 14e minute.
Mais ce sera sans le corps arbitral roumain qui officiait mardi lors de cette rencontre qui a désormais valeur de symbole. Il a suffi de quelques secondes, dans la nuit froide d’un Parc des princes à huis clos, pour que la polémique s’embrase.
En cause, le comportement de l’arbitre délégué Sebastian Coltescu. Voulant asséner un carton rouge pour protestation à l’entraîneur adjoint Pierre Achille Webo, il l’a désigné à l’arbitre principal, Ovidiu Hategan, comme « le noir » en roumain (« negru »).
Les joueurs et l’encadrement du club turc ont laissé éclater leur colère, rejoints par ceux du PSG pendant de longues minutes de discussion avant de quitter la pelouse de concert.
Une décision jamais vue au plus haut niveau dans un monde du football souvent taxé de laxisme et d’indifférence sur ce sujet.
L’UEFA a finalement annoncé tard mardi, alors que la polémique faisait rage depuis plusieurs heures, l’ouverture d’une « enquête approfondie ».
Mercredi, elle a désigné un inspecteur disciplinaire et suspendu le carton rouge d’où est parti le scandale, permettant à Pierre Webo d’être présent pour les 76 minutes restantes du match.
L’expérimenté Néerlandais Danny Makkelie sera au sifflet.
Le règlement disciplinaire prévoit une suspension d’au moins dix matches pour un comportement raciste ou discriminatoire qui s’appliquerait aussi à un arbitre.